Actualités Météo Paris 1er site météo pour Paris et sa région https://www.meteo-paris.com/actualites Fri, 13 Dec 2024 10:50:51 +0100 <![CDATA[Noël 1962 : le plus froid en France depuis le début des relevés]]>

Dans l'histoire moderne, le Noël le plus froid remonte à 1962. Des températures polaires concernaient le pays, partiellement enseveli sous un épais manteau neigeux !

 

1962 : un Noël glacial par excellence

Depuis la création de l'indicateur thermique national en 1930, la France a connu plusieurs Noëls particulièrement froids. On pourrait citer Noël 1940 avec une moyenne de -5,83°C à échelle nationale (moyenne des minimales et des maximales). Toutefois, c'est Noël 1962 qui fut le plus froid avec une moyenne nationale de -7,47°C, une valeur remarquable, d'autant plus qu'aucun Noël n'a enregistré une moyenne sous le 0°C depuis 1970, soit depuis près de 54 ans !

 

Indicateur thermique en France le jour de Noël de 1930 à 2023 - infoclimat.fr

 

Lors des fêtes de Noël 1962, la France se trouvait sous l'influence d'un parfait cas d'école de Moscou-Paris ! Depuis plusieurs jours, un flux d'est à nord-est concernait une grande partie du continent européen, piloté par un puissant anticyclone centré à plus de 1045 hPa sur le sud de la Mer Baltique. Ce flux continental advectait un air glacial en provenance de Russie avec des températures à 850 hPa (vers 1500m d'altitude) s'abaissant ponctuellement sous les -15°C en France, des niveaux correspondant à une masse d'air excessivement froide.

 

Situation météo et masse d'air lors de Noël 1962 - réanalyse via wetterzentrale.de

 

 

Noël sous des températures polaires !

Le thermomètre s'était abaissé à des niveaux excessivement froids lors de cette journée de Noël 1962. Le matin, il faisait moins de -10°C sur la moitié de la France avec des pointes de -13°C à Bordeaux, -14,8°C à Besançon et -17°C à Luxeuil & Vichy ! Les températures maximales furent remarquablement basses. À Langres, il n'avait pas fait plus de -10,1°C au meilleur de l'après-midi ! Parmi les maximales les plus basses, on peut notamment souligner les -8,9°C de Chaumont ou les -7,2°C de Nancy. Dans l'Atlantique, l'Île d'Yeu n'avait pas dépassé -4,6°C ! 

 

Températures minimales et maximales du 25 décembre 1962 - infoclimat.fr

 

Avec des températures aussi basses, la plupart des lacs et points d'eau de France s'étaient figés dans la glace. Le patin à glace fut l'activité en vogue lors de Noël 1962, comme l'illustre la photo ci-dessous prise à Lyon. Cette vague de froid avait concerné une bonne partie de la dernière décade du mois de décembre 1962, malgré un redoux sur la partie sud en fin d'année.

 

Patinage sur un plan d'eau gelé à Lyon à Noël 1962 - Chronique Météo Villes

 

 

Un froid glacial mais aussi de la neige

Si les températures étaient glaciales, les paysages l'étaient tout autant car la neige recouvrait un certain nombre de régions. Les flocons étaient notamment tombés en abondance près de la Méditerranée. Marseille était recouverte par une trentaine de centimètres de neige à Noël 1962 et certains descendaient les escaliers de Notre Dame de la Garde à skis ! De nombreuses villes de l'ouest étaient également ensevelies sous un épais manteau blanc.

 

Neige à Marseille et dans l'ouest à Noël 1962 – Chronique Météo Villes

 

Avec ce flux d'est, le Roussillon avait été particulièrement concerné. Un épisode neigeux de grande ampleur avait notamment affecté la ville de Perpignan, recouverte par près de 50 centimètres de neige lors des fêtes de Noël 1962 ! Ce fut encore pire du côté de la Catalogne en Espagne avec des accumulations d'environ d'un mètre à Barcelone !

 

50 cm de neige à Perpignan lors des fêtes de Noël 1962Chronique Météo Villes

 

Vous pouvez vous replonger dans cet hiver 1962-1963 et tous les événements climatiques du passé via notre chronique >>>

 

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<![CDATA[Pourquoi le froid reste très modéré ?]]>

La séquence hivernale actuelle paraît banale avec un froid restant modéré et des chutes de neige cantonnées aux montagnes. Comment expliquer que le froid actuel soit aussi modéré ?

 

Une masse d'air pas si froide

La séquence froide actuelle a débuté par le passage de la tempête Darragh au cours du week-end. Après celle-ci, le flux a basculé au secteur nord à nord-ouest, advectant un air polaire d'origine maritime. Ce dernier adjectif est capital car il permet de comprendre pourquoi le froid reste modéré. Avec un vent venu du nord, le froid passe au dessus des eaux de la mer de Norvège et de la mer du Nord, encore assez douces. Par conséquent, il a largement le temps de s'atténuer avant d'atteindre la France.

 

La descente d'air polaire maritime qui explique le fait qu'il ne s'agit pas de températures très basses - Météo Villes

 

Un simple regard à la carte ci-dessous permet de comprendre l'atténuation du froid lors de son passage au dessus de la mer. Vers 1500 mètres d'altitude, la température atteignait -10 à -15°C en quittant le Groenland. Après avoir traversé la mer de Norvège et la mer du Nord, la température vers 1500m était comprise entre 0 et -5°C au dessus de la France, soit 10°C de plus qu'à l'origine. Si de telles valeurs suffisent à apporter un temps hivernal, elles maintiennent généralement un froid modéré et cantonnent la neige aux hauteurs.

 

Température et origine de la masse d'air le dimanche 8 décembre 2024 - wxcharts.com

 

 

Peu de gelées à cause de la grisaille

L'autre explication du caractère très modéré du froid réside dans l'importante couverture nuageuse. En effet, le froid s'origine maritime qui concerne actuellement la France est associé à beaucoup d'humidité, favorisant un temps gris sur de nombreuses régions. Ce mardi 10 décembre 2024, presque tout l'hexagone était sous la grisaille. Or, les nuages servent de couverture la nuit, freinant considérablement la baisse des températures et empêchant le gel. C'est la raison pour laquelle le thermomètre reste au dessus du zéro même la nuit dans de nombreuses régions de plaine.

 

Image satellite du mardi 10 décembre 2024 en France - EUMETSAT

 

Cependant, les éclaircies ont commencé à s'élargir dans la moitié sud ce mercredi 11 décembre 2024 et celles-ci vont remonter vers le nord au cours des prochains jours. Avec des nuits plus étoilées, le thermomètre chutera plus aisément dans la nuit et les gelées vont donc se multiplier sur la moitié nord, épargnée ces derniers jours en raison de l'omniprésence de la grisaille. Vendredi 13 décembre au matin, il devrait geler sur les deux tiers nord & est de la France, de quoi renforcer l'ambiance hivernale comparativement aux derniers jours.

 

Températures minimales prévues le vendredi 13 décembre 2024 - meteologix.com

 

 

Un flux continental sans réelle alimentation

Avec le retour des hautes pressions sur les Îles Britanniques, le flux a désormais viré au secteur nord-est sur la France. Ce paramètre est particulièrement visible via les roses des vents de la carte ci-dessous. Ce mercredi 11 décembre 2024, la plupart des villes françaises sont concernées par un vent de secteur nord-est ou est. On parle de flux continental, celui susceptible d'être le plus froid dans notre pays. Pourtant, cela ne suffit pas dans la période actuelle.

 

 

Orientation du vent en France ce mercredi 11 décembre 2024 - Météo France

 

En effet, si le flux de nord-est est le plus à même de nous amener un air très froid, il est nécessaire qu'il soit alimenté par une masse d'air provenance du nord-est de l'Europe. Or, le flux de nord-est actuel est de plus en plus mou, à cause de la proximité de l'anticyclone sur les Îles Britanniques. Par ailleurs, il n'y a pas de réelle alimentation en air froid, qui tend à s'amenuiser sur l'ouest de l'Europe. L'air polaire se situe plutôt sur l'est de la Scandinavie et la Russie, loin d'être advecté vers nos régions. Il faut donc comprendre qu'un flux de nord-est ne garantit pas un froid polaire et qu'il faut de multiples conditions à la mise en place d'un véritable "Mouscou-Paris", loin d'être le cas actuellement.

 

Température et origine de la masse d'air le mercredi 11 décembre 2024 - wxcharts.com

 

 

Le réchauffement joue aussi un rôle

S'il ne s'agit pas de l'explication principale quant au caractère très modéré actuel, il est tout de même utile de rappeler que le réchauffement climatique joue un rôle. Ce dernier tend à atténuer les masses d'air froid. Ainsi, à situation météorologique identique, les températures seront probablement quelques degrés plus élevées en 2024 qu'elles ne l'auraient été il y a un siècle, lorsque les effets de nos émissions de gaz à effet de serre n'étaient encore que très peu perceptibles. Ainsi, le nombre moyen de jours de gel et de neige en France ne cesse de diminuer au fil des décennies. Les véritables sensations hivernales (froid intense ou neige) sont amenées à se raréfier...

 

Évolution du nombre de jours de gel entre le début (à gauche) et la fin du siècle (à droite) - Météo France

 

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<![CDATA[Quelques destinations au soleil pour Noël]]> Noël approche alors que l'hiver s'installe progressivement sur la France. Si cette période de fêtes est, le plus souvent synonyme d'un temps frais/froid et humide sur notre pays, d'autres régions du monde peuvent au contraire profiter de conditions météo beaucoup plus favorables entre le 24 et le 25 décembre. Alors, où passer ses vacances de Noël au soleil ? Voici quelques exemples. 

Pourquoi pas le Sud-Est du pays ?

Il n'est pas forcément nécessaire d'aller très loin pour avoir un temps plus clément pour les fêtes de Noël. La Côte d'Azur et la Corse sont réputées pour leur beau temps, à juste titre, et observent régulièrement des fêtes de fin d'année douces et plutôt agréables, contrairement au reste du pays.

 

A Nice par exemple, il n'est pas rare de dépasser les 15°C le jour de Noël, le plus souvent sous un beau soleil. Même chose du côté de Bastia où les Noëls doux sont même encore plus récurrents.

Températures relevées le 25 décembre à Nice et Bastia – via infoclimat.fr

 

Ces régions sont en effet privilégiées grâce à leur climat méditerranéen, assurant des hivers plus doux et ensoleillé que sur le reste du pays.

 

La Sicile et sa douceur hivernale

En Europe, si vous êtes plutôt friands d'un temps plus ensoleillé et doux que ce que nous pouvons connaître en France durant la même période, il faudra plutôt vous orienter vers le Sud du continent. Par exemple, vous pourrez choisir de partir pour la Sicile, l'une des régions les plus au Sud du continent européen.

 

Palerme, la ville principale de la région, possède en effet un climat généralement doux durant l'hiver grâce à la Méditerranée. Les températures moyennes sont en effet situées généralement situées entre 10°C pour les minimales et 20°C pour les maximales durant le mois de décembre, de quoi passer un Noël doux et agréable au bord d'une Méditerranée pouvant encore atteindre 17/18°C à cette période de l'année sur le secteur.

Évolution des températures moyennes mensuelles à Palerme (période 1981-2010) – Via Wikipedia

 

Il arrive en effet assez régulièrement que les maximales atteignent les 18/20°C sur le secteur le 25 décembre. Par exemple, on pouvait relever jusqu'à 19,3°C sur le secteur le 25 décembre 2019, 20,2°C le 25 décembre 2019 et même jusqu'à 22,2°C le 25 décembre 2009 ! Attention cependant, le mois de décembre est également le mois le plus humide de l'année sur le secteur et il n'est pas rare que des pluies orageuses concernent le Sud de l'Italie durant cette période.

 

Les Canaries et leur climat subtropical

Si vous comptez partir un peu plus loin, tout en restant en Europe, vous pouvez également opter pour les îles Canaries, un archipel espagnol situé au large du Maroc. Cette région bénéficie en effet d'un climat subtropical méditerranéen, ce qui lui assure des hivers généralement doux et agréables. Par exemple, vous pourrez choisir l'île volcanique de Tenerife et ses paysages atypiques pour passer Noël.

 

Ce secteur observe en général des mois de décembre doux et calmes sous l'influence de l'anticyclone des Açores, même si les nuages bas peuvent se montrer récurrents. Les minimales restent généralement au-dessus des 15°C et les maximales se situent en général autour de 20/23°C durant la période de Noël. On relevait par exemple 24°C l'année dernière pour Noël du côté de Santa Cruz de Tenerife et on a même pu relever jusqu'à 28,2°C le 25 décembre 2009.

Évolution des températures moyennes mensuelles à Santa Cruz de Tenerife (période 1981-2010) – Via Wikipedia

 

Un Noël au Maroc ?

Non loin des Canaries, le Maroc peut également être une destination agréable pour les fêtes de fin d'année. Le pays bénéficie en effet d'un climat méditerranéen semi-aride, ce qui assure un temps généralement calme et sec. Le mois de décembre est le deuxième mois le plus « frais » de l'année du côté de Marrakech avec en moyenne 18,7°C pour les maximales et 6,5°C pour les minimales.

 

Il est toutefois fréquent que les températures dépassent les 20°C sur le secteur le jour de Noël avec parfois plus de 25°C comme ce fut le cas en 2018 et 2019.

Températures relevées le 25 décembre à Marrakech – Via infoclimat.fr

 

Le climat du secteur assure en plus le plus souvent un temps bien ensoleillé et calme. Par exemple, on ne décompte qu'un seul jour de pluie pour Noël à Marrakech depuis 2005 !

 

La Réunion : direction les tropiques !

Si la chaleur vous tente plus qu'une simple douceur au moment de Noël, il sera alors judicieux de passer Noël du côté des tropiques. Par exemple, la Réunion est une destination très prisée par bon nombre de français durant les fêtes de Noël.

 

Ce territoire français situé au large de Madagascar bénéficie d'un climat tropical avec des mois de décembre chauds, assurant de passer un Noël très dépaysant, loin de la grisaille et de la fraîcheur de la métropole. Les températures moyennes sont en effet situées autour de 20°C pour les minimales en décembre et autour de 30°C pour les maximales, en faisant le 4ème mois le plus chaud de l'année sur le secteur.

 

Évolution des températures moyennes mensuelles à Saint-Pierre (période 1991-2010) – Via Wikipedia

 

Attention toutefois, le mois de décembre peut se montrer instable du côté de la Réunion et il n'est pas rare d'observer des averses et orages en cette période. Également, le secteur est soumis à un risque cyclonique durant le mois de décembre, la saison cyclonique s'étendant du 15 novembre au 30 avril dans l'océan indien.

Il est d'ailleurs déjà arrivé qu'un cyclone touche le secteur le jour de Noël. Le 25 décembre 1983 par exemple, le cyclone Bakoly avait apporté un temps très agité sur la Réunion, circulant près de l'île Maurice et apportant de puissantes rafales de vent et des pluies diluviennes sur le secteur.

Cyclone Bakoly touchant l'île Maurice et la Réunion le 25 décembre 1983 – NOAA

 

La Martinique et sa chaleur tropicale

Pour un Noël tropical, il est également possible de s'orienter vers les Antilles, comme par exemple la Martinique. Le mois de décembre est en effet chaud sur cette région du globe, ce qui vous vaudra un véritable dépaysement pour le jour de Noël. A Fort-de-France par exemple, les températures maximales dépassent régulièrement les 27/28°C le 25 décembre avec des pointes possibles à plus de 30°C. Les minimales restent quant à elles également très élevées, souvent situées au-dessus de 20-22°C, loin des froides nuits d'hiver de la France métropolitaine donc.

Températures relevées le 25 décembre au Lamentin (Martinique) – Via infoclimat.fr

 

Climat tropical oblige, attention une nouvelle fois au risque d'instabilité durant cette période de l'année. Même si la saison cyclonique a pris fin, l'instabilité reste récurrente en décembre et il n'est pas rare d'observer des averses orageuses débordant de l'océan de jour comme de nuit.

 

 

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<![CDATA[Bilan de la tempête Darragh en France et en Europe]]> La tempête Darragh a balayé une partie de l'Ouest de l'Europe en fin de semaine dernière, apportant des vents parfois puissants engendrant quelques dégâts et des chutes de neige parfois notables, notamment du côté des Pyrénées.

 

Bilan de la tempête en France

Côté français, c'est notamment la journée du samedi 7 décembre qui fut la plus agitée. Le vent s'est en effet nettement renforcé dès le début de journée le long des côtes de la Manche ainsi que sur la façade Atlantique puis, en fin de journée, près du Roussillon.

Océan déchaîné sur la Pointe du Van en Bretagne ce 7 décembre 2024 – Via Twitter @CMphotographer

 

Ces rafales de vent ont persisté toute la journée de samedi, se montrant plus virulentes près des littoraux où elles ont régulièrement dépassé les 110-120km/h, parfois plus de 130 voire 140km/h sur les caps exposés, parfois plus du côté du Roussillon. Dans les terres, le vent fut sensiblement moins puissant, même si des rafales de plus de 100km/h ont tout de même pu être relevées.

 

Plusieurs records mensuels ont été relevés au passage de cette tempête, comme à la Pointe de Socoa (64) où on a pu observer jusqu'à 149km/h, battant les 148km/h du 21/12/2019.

 

Rafales de vent maximales au passage de la tempête Darragh sur la France – Météo-Villes

 

Les dégâts sont heureusement restés « classiques » pour ce type de tempête, à savoir des chutes d'arbres, de branches et quelques toitures envolées, notamment entre les abords de la Manche, la Bretagne et le Sud de l'Aquitaine. Par exemple, la toiture d'un EHPAD a été emportée par les rafales du côté de Coquelles dans le Pas-de-Calais et une personne a été blessée par la chute d'un arbre sur son véhicule.

Chute d'arbre à Biarritz suite aux puissantes rafales engendrées par la tempête Darragh – Via Twitter @Calticom64

 

 

À Sotteville-sur-Mer en Seine-Maritime, une barge s'est échouée sur le littoral après avoir dérivé plusieurs heures dans une Manche très agitée par la force des rafales. Heureusement, cet incident n'a pas engendré de blessé.

Barge échouée à Sotteville-sur-Mer suite au passage de la tempête Darragh – Photo : Marine nationale

 

Plusieurs dizaines de milliers de foyers ont été privés d'électricité sur le Nord et l'Ouest du pays suite au passage de cette tempête dont plus de 35 000 en Bretagne et 16 000 en Normandie. Les transports ont également été très perturbés durant le week-end, notamment les transports ferroviaires en raison notamment des chutes d'arbres. Un retour à la normal progressif était toutefois déjà observé ce dimanche 8 décembre.


 

En marge de ces puissantes rafales de vent, ce sont également de très fortes chutes de neige qui ont concerné le massif des Pyrénées durant le week-end, notamment sa partie Centre et Ouest. Les cumuls entre ce samedi 7 décembre et ce lundi 9 décembre ont en effet parfois dépassé le mètre au-dessus de 1400/1500m d'altitude, engendrant de nombreuses difficultés de circulation.


Près d'un mètres de neige tombés depuis samedi 7 décembre à Tournaboup (~1400m) dans le 65 - via Skaping


Ces chutes de neige persisteront jusqu'à la nuit prochaine sur le secteur, perdant toutefois en intensité par rapport au week-end.


 

D'autres pays également touchés

Si le passage de cette tempête fut remarqué sur la France, celle-ci s'est montrée encore plus virulente du côté des îles britanniques. Entre vendredi 6 décembre au soir et la journée de samedi, la région fut en effet concernée par un temps particulièrement agité avec des rafales de vent puissantes dépassant parfois les 130-140mk/h sur l'Ouest de l'Irlande et l'Ouest de l'Angleterre.

Rafales de vent maximales au passage de la tempête Darragh sur les îles britanniques – via meteociel.fr

 

Ces rafales ont engendré des dégâts parfois notables sur ces régions, provoquant notamment des chutes d'arbres et des dégâts aux infrastructures. Deux victimes ont par ailleurs été signalées par les autorités dans la journée du samedi 7 décembre après la chute d'arbres sur leurs véhicules, l'une dans le Lancashire (nord-ouest de l’Angleterre), l’autre près de Birmingham (centre).

Chute d'arbre suite aux puissantes rafales de vent du côté de Cardiff – Via Twitter @IlovesTheDiff

 

Cette tempête, intervenant seulement deux semaines après le passage de Bert, a privé d'électricité durant de nombreuses heures des centaines de milliers de foyers à travers les îles britanniques. En début de matinée de samedi 7 décembre par exemple, 400 000 foyers se retrouvaient sans courant en Irlande et 86 000 du côté de l'Angleterre.

Comme en France, des perturbations importantes ont également été signalées au niveau des transports, tant niveau ferroviaire qu'aérien, de nombreux trains ont été supprimés lors du passage de la tempête sur ces régions en raison d'obstacles obstruant les voies et plusieurs vols ont dû être détournés voire annulés, notamment à l'aéroport d'Heathrow.

 

L'Espagne et l'Italie ont également été touchées par ces intempéries liées au passage de la tempête Darragh. En Espagne, c'est notamment le massif pyrénéen qui fut le plus durement touché avec, comme en France, des chutes de neige importantes dès la basse altitude accompagnées en plus par de puissantes rafales de vent, provoquant un véritable blizzard jusque dans les vallées.

Important blizzard à Benasque ce dimanche 8 décembre 2024 – Via Twitter @meteo60

 

En Italie, des chutes de neige ont également concerné les Alpes et les Apenins dès la basse altitude, engendrant des difficultés de circulation parfois notables sur ces secteurs. En Emilie-Romagne, ce sont notamment les précipitations parfois abondantes qui ont engendré des difficultés avec des inondations signalées ce week-end entre Modène, Regiano et Bolognaise où des cumuls localement supérieurs à 100mm ont été observés.

Inondations près de Modène ce dimanche 8 décembre 2024 – Via Facebook – Tornado in Italia

 

 

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<![CDATA[Chutes de neige en montagne et ski - Où en sommes-nous ?]]> Ce week-end, des chutes de neige importantes ont eu lieu. Si les domaines ouvrent lentement suite aux chutes récentes et à un enneigement déficitaire jusqu'à présent, les choses s'annoncent positives pour les vacances de Noël !

 

Alpes du Nord

 

Ainsi, dans les stations ouvertes des Alpes du Nord, nous retrouvons un domaine ouvert entre le tiers et la moitié en général entre les stations de basse et de haute altitude.

 

Accessibilité du domaine dans les stations ouvertes des Alpes du Nord - Skiinfo

 

Grâce aux chutes de neige débutées hier dans le massif, nous retrouvons un enneigement excédentaire à 161%, ce qui est très bon pour une mi-décembre et garantit une certaine sous couche pour l'hiver à venir.

 

 

Evolution de la couche de neige à Chamrousse en 24h - Obs via les forums d'Infoclimat https://t.ly/U4osK

 

 

Alpes du Sud

 

Dans les Alpes du Sud, les stations sont encore majoritairement fermées. Bien que les chutes de neige aient apporté un excédent relatif (136%) grâce aux secteurs Ecrins, Devoluy, Briançonnais.

 

Accessibilité du domaine dans les stations ouvertes des Alpes du Sud - Skiinfo

 

Les massifs de l'extrême Sud restent fortement déficitaires. L'enneigement dans le Mercantour et l'Ubaye reste limité voire calamiteux, mais les projections à 1 semaine sont favorables pour ces zones.

 

Les sommets du Mercantour au sec jusqu'à plus de 3000m d'altitude - Jérémie GAILLARD

 

 

Pyrénées

 

Dans les Pyrénées, les domaines skiables sont tous fermés à l'exception de Cauterets. Le massif qui était en déficit abyssal de neige avec des records de faible enneigement comme au Lac d'Ardiden (2445m) qui a mesuré son 0cm le plus tardif depuis le début des relevés.

 

Histrorique de la nivose au Lac d'Ardiden (2445m) - Forums d'Infoclimat

 

 

Depuis hier, la tempête Darragh est passée et la neige s'accumule sur le massif. Des chutes très importantes ont lieu actuellement et des cumuls métriques devraient être mesurés, garantissant une ouverture totale des domaines dans les prochains jours.

 

La station de Tournaboup (~1400m) dans le 65 avec un cumul de neige de l'ordre de 50cm ce 08 décembre au soir, épisode en cours

 

 

 

Massif Central

 

Le Massif Central, hors Pyrénées, est le massif le plus avantagé de cet épisode avec des chutes de neige abondantes jusqu'à basse altitude. Jusqu'à présent, la totalité des domaines étaient fermés en raison d'un enneigement presque nul. Des cumuls de l'ordre de 50 à 60cm seront prochainement observés, garantissant une ouverture de la plupart des stations durant la semaine à venir.

 

 

Bulletin Avalanches activé pour le Massif Central en raison des fortes chutes de neige - Meteo-France

 

 

La station de Super Besse (63) où 40cm de neige sont attendus d'ici demain matin - Image forums d'Infoclimat >>> https://t.ly/1pObK

 

 

Vosges et Jura

 

 

Dans ces deux massifs, la totalité des domaines sont fermés et les chutes de neige se sont montrées plus faibles. Les conditions froides puis plus humides des prochains jours devraient conserver la sous-couche avant l'arrivée de nouvelles chutes à 7-10 jours d'échéances - A suivre !

 

 

Les dameuses de la station de ski nordique "La Vattay" en action suite aux 20cm tombés ce 08 décembre - Météo Franc-Comtoise, Twitter

 

3-5cm sur les crêtes Vosgiennes (massif le moins enneigé) au lac du Schiessrothried - Forums d'Infoclimat

 

 

Vers des conditions favorables à long terme ?

 

 

A long terme, bien que cela demande confirmation, les modèles semblent favorables pour un enneigement important dès la moyenne montagne avec la poursuite d'un mois de décembre très perturbé avec des températures de saison, voire un peu frais en toboggan de Nord-Ouest (ondulations Atlantiques plutôt favorables).

 

 

Flux de Nord-Ouest très favorable à la neige en montagne à cette saison (mais pas en plaine) - GFS 6z Meteociel

 

 

A 15j, la courbe moyenne des températures prévues (rouge) est toujours inférieure ou proche de la moyenne saisonnière (marron) avec le retour de précipitations abondantes, donc sous forme de neige en montagne - GEFS PE Meteociel

 

Attention : Certains scénarios plus doux existent également, à cette échéance, même s'il s'agit d'une tendance majoritaire, elle n'est pas garantie.

 

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/chutes-de-neige-en-montagne-et-ski-ou-en-sommes-nous
<![CDATA[Un week-end polaire : Ah bon ?]]> Depuis quelques jours, il se dit qu'une "vague de froid polaire" va envahir la France avec une chute des températures à la clé. Qu'en est-il vraiment ?

 

Le froid ne sera pas intense !

 

Ce qu'un météorologiste appelle une "descente d'air polaire" se passe principalement en altitude. Les ondulations sur l'Atlantique tendant à "décrocher" de l'air froid du vortex polaire.

 

Décrochage d'air polaire en altitude, depuis le Groenland vers la France - GFS / Meteociel

 

A haute altitude, 5500m, la température n'est que moyennement influencée par son trajet, et une masse d'air à -40°C arrivera à -35°C en France.

 

En revanche, à des altitudes plus basses, la masse d'air se réchauffe sensiblement lors de son passage au-dessus de l'Atlantique Nord et des mers européennes.

 

A 1500m, le froid se montre particulièrement tempéré par la mer "le bleu devient moins bleu"- GFS / WXCHARTS

 

En l'absence d'apport d'air froid continental, la baisse des températures au sol sera très limitée par rapport à ce que l'on pourrait imaginer d'une "descente polaire".

 

La descente d'air polaire maritime qui explique le fait qu'il ne s'agit pas de températures très basses. Schéma Météo-villes.com

 

 

A quelle réalité météo s'attendre cette semaine ?

 

 

Les gelées en plaine resteront rares

 

En raison d'un air d'origine océanique, la masse d'air sera radoucie et l'humidité donnera de nombreux nuages toute la semaine, limitant la baisse des températures nocturnes. Seules les zones montagneuses verront de fortes gelées, à altitude assez élevée.

 

Gelées (en bleu) entre le 08/12 et le 13/12 - wofrance

 

 

 

La neige n'arrivera qu'exceptionnellement en plaine

 

 

Ce froid très relatif pour la saison ne devrait donc pas s'accompagner de neige en plaine généralisée contrairement au dernier épisode. Seul l'étage collinéen et supérieurs seront concernés. Nous surveillerons toutefois l'arrivée de flocons en plaine (sans épisode majeur) dans le Nord-Est, en Bourgogne, ou dans les vallées Alpines et pyrénéennes.

 

 

 

Les précipitations neigeuses ne devraient pas être marquées sous 400m d'altitude, ensuite le temps devrait s'assécher - MeteoVilles

 

 

 

Comment un "véritable" froid polaire peut-il envahir la France ?

 

 

Pour obtenir des températures réellement "polaires" au niveau du sol en France, il est nécessaire de cumuler deux phénomènes : un décrochage polaire d'origine continentale (généralement de Russie aussi appelé "Moscou-Paris" en raison de son origine et de sa destination), et la présence de neige au sol.


 

Schéma d'une vague de froid optimale en France - Issu de mon livre "MeteoExtrême"

 

 

 

Ces conditions sont favorables à l'apport d'air très froid à toutes les altitudes. L'air continental est sec, ce qui favorise un ciel dégagé (rayonnement nocturne non renvoyé vers le sol), et la neige au sol augmente l'albédo du sol (rayonnement plus fort) + blocage du flux géothermique.

 

 

Le 8 janvier 2021, une épaisse couche de neige fraîche, un  ciel dégagé et un vent calme ont permis à la température de passer sous les -30°C à Gréolières les Neiges, à quelques kilomètres de la Méditerranée ! - Jérémie GAILLARD

 

 

 

En moyenne, en hiver, l'albédo moyen du sol est de 0.15 à 0.20 contre 0.90 pour une épaisse couche de neige fraîche. La surface et l'air proche du sol perdent donc leur énergie avec une efficacité accrue de 70 à 75%... Ce qui engendre une baisse plus importante des températures.

 

 

 

Albédo selon les surfaces - Wikipedia

 

 

 

 

Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles

 

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/un-week-end-polaire-ah-bon
<![CDATA[Tempête Darragh : vents puissants sur la France ce week-end]]> Alerte rouge sur les îles britanniques

Le temps s'agite nettement en cette fin de semaine sur la France. Ce vendredi, une dépression se creuse en effet au large de l'Irlande, touchant les îles britanniques la nuit prochaine avant de plonger vers le Benelux, puis vers le Nord de la France tout en se comblant peu à peu durant le week-end.

Animation des géopotentiels à 500 hPa sur l'Europe du 6 au 9 décembre 2024 – modèle GFS via WX CHARTS

 

Cette dépression, nommée Darragh, va ainsi apporter un temps tempétueux dans les prochaines heures sur les régions citées précédemment, touchant d'abord les îles britanniques entre ce soir et la nuit prochaine. Plusieurs alertes rouges ont d'ailleurs déjà été déclenchées sur ces régions, à partir de ce soir sur le Nord-Ouest de l'Irlande et dès la nuit prochaine sur une partie de l'Ouest du Royaume-Uni.

Alerte rouge pour le samedi 7 décembre 2024 sur l'Ouest du Royaume-Uni – MetOffice

 

Ces secteurs s'apprêtent en effet à subir le passage d'une virulente tempête hivernale avec des rafales pouvant dépasser les 130-140km/h près des littoraux (loc. >150 sur les secteurs exposés) et une forte houle induisant un risque de submersion marine.

 

De puissantes rafales également attendues sur la France ce samedi

Avec le décalage de la dépression vers le Sud-Est, puis le Sud en journée de samedi, les puissantes rafales liées à cette tempête Darragh se décaleront vers la France. Le vent se renforcera ainsi dès la nuit prochaine de la Bretagne aux côtes de la Manche, pouvant déjà dépasser les 90-100km/h sur les secteurs exposés.

C'est toutefois à partir du début de journée que les rafales les plus fortes sont attendues sur ces secteurs, se généralisant ensuite à la côte Atlantique avant la mi-journée puis se propageant jusqu'à la Méditerranée en fin d'après-midi jusqu'en cours de nuit suivante.

Animation des rafales de vent à 10m sur la France pour le samedi 7 décembre 2024 – Modèle arome via WX CHARTS

 

Dès le matin, c'est notamment au passage des grains liés à la mise en place d'un ciel de traîne actif que les plus puissantes rafales pourront être observées. On pourra ainsi relever plus de 110-120km/h en cours de matinée de la Bretagne à la Côte d'Opale ainsi que sur la Côte Atlantique, localement 130km/h sur les secteurs les plus soumis au vent. C'est autour de la Bretagne que les rafales les plus fortes sont attendues durant cette journée, pouvant dépasser les 130km/h sur les littoraux, 140 voire 150km/h au passage des grains les plus virulents sur les caps exposés.

Si les rafales les plus puissantes sont attendues près des littoraux, les grains s'accompagneront également d'un vent parfois fort jusque dans l'intérieur des terres, pouvant dépasser les 80-90km/h voire 100km/h des Hauts-de-France à l'intérieur de la Bretagne en passant par les abords de la Normandie durant la journée. De fortes rafales sont également attendues dans les terres entre l'Aquitaine et l'Occitanie, perdant en intensité d'ici la fin de journée.

Rafales maximales attendues durant la journée du 7 décembre 2024 sur la France – Modèle arome via meteociel.fr

 

Le vent se renforcera également à partir de la fin d'après-midi de samedi du côté de la Méditerranée, pouvant dépasser les 80-90 voire 100km/h sur les littoraux de la région PACA et du Languedoc d'ici le soir. C'est toutefois sur le Roussillon que les valeurs les plus élevées sont attendues en fin de journée avec parfois plus de 100-110km/h en rafales entre l'Aude et les Pyrénées-Orientales, localement 120-130 voire 140km/h sur les caps exposés.

En raison de ces puissantes rafales attendues, 9 départements allant de la Bretagne aux côtes de la Manche sont placés, à partir de 6h ce samedi 7 décembre 2024, en vigilance orange. Les Pyrénées-Orientales et l'Aude rejoindront cette vigilance à partir de 15h, et ce jusqu'à au moins 19h. 

 



Carte de vigilance émise le 6 décembre 2024 à 16h - Météo-France

 

Outre ces vents violents, une houle marquée est également attendue près des littoraux de la Bretagne à la côte Atlantique durant la journée, pouvant dépasser les 6 à 7m et induisant un risque de submersion marine.

Houle maximale attendue durant la journée du 7 décembre 2024 sur la France – via surf-forecast

 

Le vent restera marqué entre les côtes de la Manche, la façade Atlantique et la Méditerranée durant la nuit de samedi à dimanche ainsi qu'en journée de dimanche, se montrant toutefois moins intense que ce samedi.

On pourra tout de même encore relever plus de 80-90 voire 100km/h en rafales près des littoraux, notamment entre le Nord de la Bretagne, le Cotentin et la Côte d'Opale ainsi qu'entre le Roussillon, la région PACA et les secteurs exposés de la Corse. Ce vent perdra ensuite en intensité sur la majorité du pays en fin de journée de dimanche, un peu plus tardivement du côté de la Bretagne.

Animation des rafales de vent à 10m entre samedi soir et dimanche soir sur la France – Modèle Arpege via WX CHARTS

 

Un temps plus calme, mais aussi plus froid reprendra ensuite le dessus en début de semaine prochaine sur la France avec la mise en place d'un flux plus continental dans une masse d'air s'asséchant grâce à la hausse progressive des pressions.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/tempete-darragh-vents-puissants-sur-la-france-ce-week-end
<![CDATA[Tempête, froid, neige : à quoi s'attendre dès ce week-end ?]]>

Une séquence perturbée et hivernale se profile. Elle débutera samedi 7 décembre 2024 avec le passage d'une dépression, suivie par un refroidissement généralisé. Météo Villes fait le point.

 

Dépression samedi : vents violents à surveiller

Une dépression est en train de se creuser sur l'Atlantique. Nommée Darragh, celle-ci va générer une tempête sur les Îles Britanniques durant la journée du samedi 7 décembre 2024. Le nord de l'Irlande, l'ouest de l'Angleterre et le Pays de Galles sont les plus menacés avec des vents qui pourront atteindre 100 à 130 km/h le long des côtes (vigilance orange en vigueur). Cette dépression va ensuite se décaler vers le Benelux, atterrissant à la frontière entre Belgique et Pays-Bas. La France sera aussi impactée par les vents très forts, notamment la Manche et la Mer du Nord.

Trajectoire de la tempête Darragh du jeudi 5 au dimanche 8 décembre 2024 - wxcharts.com

 

 

En France, ce sont les régions bordant la Manche qui seront les plus impactées par la tempête Darragh. Les rafales atteindront probablement 100 à 120 km/h près des côtes, y compris en bordure de la Mer du Nord. Dans les terres, on attend des rafales de 70 à 90 kmh à la Belgique. L'arc atlantique sera aussi touché avec des pointes de 100 km/h près des côtes. Dans un second temps, la tramontane deviendra tempétueuse avec des rafales de 100 à 120 km/h dans son domaine et des rafales de 70 à 90 km/h seront possibles au sud de la Garonne, jusqu'aux abords du golfe du Lion.

Rafales maximales liées à la tempête Darragh en France le samedi 7 décembre 2024 - meteociel.fr

 

 

Un refroidissement mais pas de vague de froid

La dépression Darragh se décalera vers l'Allemagne puis l'Italie en journée du dimanche 8 décembre 2024. Ainsi, le flux basculera au secteur nord sur la France et un refroidissement va s'opérer. Cependant, la baisse n'aura rien d'exceptionnelle car le flux conservera une origine maritime, venant de la Mer de Norvège. En passant au dessus des eaux encore relativement douces à cette saison, le froid aura largement le temps de s'atténuer avant d'atteindre la France et le thermomètre sera loin de s'enfoncer à des niveaux très bas.

Température et origine de la masse d'air le dimanche 8 décembre 2024 - wxcharts.com

 

 

Comme le montrent les cartes ci-dessous, la baisse des températures diurnes sera perceptible à compter du week-end mais s'affirmera notamment en début de semaine prochaine. Les températures maximales devraient alors plafonner entre 3 et 5°C dans le nord, le centre et l'est de la France, plutôt entre 5 et 8°C dans l'ouest et entre 9 et 13°C en Méditerranée. Ces valeurs se situent quelques degrés sous les normales et vont apporter une ambiance hivernale. Cependant, elles restent bien loin des critères de vague de froid. De plus, les gelées nocturnes seront assez discrètes car la nébulosité sera importante et freinera la baisse des températures durant la nuit (au moins dans un premier temps).

Températures maximales prévues du vendredi 6 au mercredi 11 décembre - Météo Villes

 

 

Neige : peu en plaine mais grosses quantités en montagne

Avec ce froid modéré d'origine maritime, les températures vont généralement rester positives en plaine. Ainsi, les risques de voir des chutes de neige en plaine apparaissent modestes. Comme le montre la carte ci-dessous, les chances de voir des flocons tomber durant les dimanche 8 et lundi 9 décembre 2024 sont quasi-nulles aux altitudes les plus basses. Une possibilité apparaît généralement vers 300-400 mètres, devenant très importante au delà de 500-600 mètres. Il faudra donc probablement rejoindre au moins la basse montagne pour profiter de paysages enneigés.

Probabilité de précipitations neigeuses les dimanche 8 et lundi 9 décembre 2024 - meteociel.fr

 

 

S'il ne fera souvent pas assez froid pour voir les sols blanchir en plaine, ce ne sera pas le cas en montagne où on attend des quantités importantes de neige entre le samedi 7 et le lundi 9 décembre 2024. La limite pluie/neige s'abaissera dès samedi, venant se positionner en moyenne entre 500 et 700 mètres dès dimanche. Dans les stations de montagne, on peut attendre 10 à 20 cm sur les Vosges et parfois 30 cm sur le Jura. Sur certains sommets du Massif Central, les 50 cm pourraient être approchés voire atteints. Dans le nord des Alpes, il tombera 40 à 80 cm en moyenne. Enfin, les Pyrénées recevront les plus grosses quantités, pouvant dépasser le mètre. Certains scénarios vont jusqu'à 1,50 m dans l'ouest de la chaîne ! Il faudra surveiller le risque d'avalanches.

Cumuls de neige prévus du samedi 7 au lundi 9 décembre 2024 - meteociel.fr

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/tempete-froid-neige-a-quoi-s-attendre-des-ce-week-end
<![CDATA[2024 en passe de devenir l'année la plus pluvieuse du siècle]]>

À quelques semaines de son terme, l'année 2024 est en passe de détrôner 2000 au rang des années les plus pluvieuses en France depuis le début du siècle. L'année a été rythmée par de nombreuses intempéries.

 

L'année la plus pluvieuse du siècle ?

Cela ne vous aura probablement pas échappé. Cette année 2024 est marquée par de nombreuses séquences très arrosées. Selon Météo France, le cumul moyen de pluie à échelle de la France avait déjà atteint la barre des 1000 mm à la fin du mois de novembre, une première au cours des 10 dernières années ! L'écart avec l'année 2022, marquée par une sécheresse majeure, est d'environ 300 mm !

Cumul moyen de pluie en France de janvier à fin novembre de 2015 à 2024 - via Météo France

 

 

Le graphique ci-dessous montre les années les plus arrosées en France depuis le début du XXIème siècle, se basant sur l'indicateur pluviométrique national du site Infoclimat. À quelques semaines de la fin de l'année, 2024 fait la course en tête et se rapproche très fortement de l'an 2000, qui détient toujours le record de l'année la plus arrosée depuis le début du siècle. Pour que 2024 passe devant 2000, il manque moins de 25 millimètres de pluie à échelle nationale. Avec encore 4 semaines devant nous, le record est plus que jamais menacé.

Comparaison entre les années les plus pluvieuses depuis le début du siècle – infoclimat.fr

 

 

De plus, nous sommes à l'aube d'une séquence agitée qui va s'étaler entre la fin de cette semaine et la prochaine. Comme le montre la carte ci-dessous, plusieurs dizaines de millimètres sont envisagées ces prochains jours avec des cumuls dépassant ponctuellement les 100 mm en montagne. Si les modélisations actuelles s'avèrent exactes, le cumul de l'année 2000 pourrait être dépassé avant même la mi-décembre. 2024 a donc de bonnes chances de devenir l'année la plus arrosée du siècle en France.

Cumuls de pluie prévus jusqu'au vendredi 13 décembre 2024 – wxcharts.com

 

 

Des cumuls impressionnants

À la fin du mois de novembre, les cumuls de pluie étaient déjà impressionnants dans de nombreuses villes de l'hexagone. La barre des 900 mm avait déjà été atteinte à Bourges dans le Cher ! Par ailleurs, on relevait 937 mm à Lyon, alors qu'il n'en était tombé que 718 mm sur l'ensemble de l'année 2023. Parmi les cumuls les plus impressionnants, on peut noter les 766 mm de Strasbourg (contre 541 mm l'an dernier) ou encore les 1162 mm d'Ambérieu dans le département de l'Ain !

Exemples de cumuls de pluie en France du 1er janvier au 26 novembre 2024 - via Météo France

 

 

C'est sans doute sur la côte d'Azur que cette année 2024 est la plus impressionnante, surtout lorsqu'on la compare avec la précédente. Sur les 12 mois de l'année 2023, il n'était tombé que 403 mm de pluie sur la ville de Nice. Cette année, le cumul dépasse déjà la barre des 1.000 mm, alors qu'il reste encore quatre semaines avant la fin de 2024 ! Même s'il existe une variabilité naturelle entre les années, il est rare d'assister à un tel différentiel !

Comparaison entre le cumuls de pluie de 2023 et de 2024 à Nice - Météo Villes

 

 

Un record depuis 2000, mais pas avant

Il est important de préciser que le record de pluviométrie de l'an 2000 ne s'applique qu'au XXIème siècle. En effet, rien que l'année 1999 avait terminé avec un cumul moyen plus élevé que celui de 2000. À cette époque de l'année, plusieurs années du siècle dernier comptabilisaient un cumul moyen plus élevé. On peut par exemple citer 1960, avec plus de 1.100 mm à échelle nationale dès la fin novembre et des crues importantes à l'automne, comme dans le Limousin.

Dans les rues de Paris, le moyen de transport le plus pratique devient la barque - Chronique Météo Villes

 

 

Plus loin, on peut aussi évoquer 1910, année qui avait débuté par la crue du siècle à Paris et qui était restée durablement perturbée avec de fréquentes inondations jusqu'en automne. Outre la crue centennale de la Seine, la fin de l'année 1910 avait elle aussi été marquée par d'importantes inondations, notamment en lien avec une crue majeure de la Loire en novembre.

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Dans les rues de Paris, le moyen de transport le plus pratique devient la barque - Roger Viollet

 

Vous pouvez vous replonger dans la météo d'antan via notre chronique >>>

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/2024-en-passe-de-devenir-l-annee-la-plus-pluvieuse-du-siecle
<![CDATA[Bilan météo et climatique de l'automne 2024 : une saison remarquablement grise et humide]]>

Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un nouveau bilan climatologique. Place désormais au bilan cartographié de l'AUTOMNE MÉTÉOROLOGIQUE 2024 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Pour rappel, l'automne météorologique comprend les mois de septembre, octobre et novembre. Les anomalies présentées sont calculées à partir des moyennes climatiques de la période de référence 1991-2020 sur l'ensemble des stations du panel.

 

Comme souvent ces dernières années, il est difficile d'observer des températures déficitaires de manière durable, et le constat est encore d'actualité cette année. Si nous restons bien loin du record historique de l'automne dernier (+2.5°C d'anomalie par rapport à la période 1991-2020), cet automne 2024 a de nouveau été doux, terminant sur un bilan national de +0.8°C. Sur les 14 dernières années, seul l'automne 2007 a été "très anecdotiquement" sous les moyennes (-0.2°C).

 


Indicateur thermique national pour l'automne météorologique 2024 depuis l'après-guerre (1946) - Infoclimat

 

Pourtant, l'automne avait débuté dans une relative fraîcheur. Septembre s'était particulièrement démarqué, devenant le premier mois sous les moyennes depuis janvier 2022. L'automne avait marqué sa première offensive en 2e et 3e semaine avec les toutes premières gelées localisées et hâtives en plaine, et même des chutes de neige jusqu'en moyenne montagne (>>). En fin de mois et jusqu'en première décade d'octobre, un nouveau coup de frais s'était ensuite installé (retour des gelées en plaine dans le Nord-Est le 29 septembre >>).

 

Toutefois, la tendance s'est inversée à partir du 13 octobre avec le retour de la douceur et même d'une chaleur estivale. A la mi-octobre, des records de douceur et même de chaleur ont été battus (33,0°C à Pila-Canale en Corse le 15 octobre), et la France a vécu son 16 octobre le plus chaud en plus de 70 ans de mesures continues (>>). Nous sommes dès lors restés continuellement au-dessus des moyennes durant quasiment un mois jusqu'à la fin de la première décade de novembre.

 

La fraîcheur est par la suite intervenue ponctuellement autour de la mi-novembre (>>), avant une véritable séquence hivernale les 21-22 novembre au passage de la tempête Caetano (neige jusqu'en plaine, dont à Paris où 4cm ont été observés soit la couche la plus importante dans la capitale en novembre depuis 1968). Un intermède hivernal aussi notable que bref, puisque cet automne s'est terminé sur un redoux spectaculaire dès le 24-25 novembre près de la dépression Bert, aboutissant à des valeurs remarquablement chaudes au pied des Pyrénées, jusqu'à 28.1°C à Navarrenx le 24 novembre (>>). Cette douceur s'est poursuivie dans le Sud et l'Ouest jusqu'à la fin du mois (plusieurs jours consécutifs avec plus de 20°C dans le Pays Basque).

 

Voici le récapitulatif thermique des trois mois de l'automne météorologique 2024 :

SEPTEMBRE 2024 : -0.4°C (>>)
OCTOBRE 2024 : +1.6°C (>>)

NOVEMBRE 2024 : +1.1°C (>>)


Évolution des températures quotidiennes en France durant l'automne météorologique 2024 et écart à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat

 

Malgré ce début d'automne frais, la douceur qui a régné par la suite a permis à l'intégralité des stations de notre panel d'être au-dessus de leurs moyennes saisonnières. Seul le quart Nord-Ouest (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie, bassin Parisien) est resté assez proche des valeurs de saison, avec un excédent globalement inférieur à +0.5°C (+0.4°C à Paris, +0.3°C à Chartres, +0.2°C à Rouen et Rennes, +0.1°C à Lorient, pile dans la moyenne à Nantes).

 

Sur le reste de la France, l'anomalie fluctue près de +1°C en moyenne pour cet automne 2024. C'est près du Massif-Central, dans le Limousin mais aussi du côté des Ardennes où l'on constate les excédents thermiques les plus élevés, avec jusqu'à +1.4°C au Puy-en-Velay, et même +1.6°C sur les stations de Brive-la-Gaillarde et de Charleville-Mézières.

 

 

Côté pluviométrie, cette année 2024 est décidément très arrosée et cet automne l'a encore démontré. Au total, le bilan sur notre panel de stations est de nouveau excédentaire avec une pluviométrie de +18% à l'échelle nationale.

 

Le mois de septembre a par ailleurs été le plus arrosé depuis 25 ans en France. A noter durant ce mois de nombreux passages orageux ou fortement pluvieux durant la première décade (>>, >>, >>), mais également le 23 dans le secteur de Cannes et du 25 au 27 septembre lors du passage de la dépression Aitor (>>, >>). Le mois d'octobre s'est poursuivi dans cette lignée excessivement humide. Le passage de l'ex-ouragan Kirk le 9 octobre a provoqué des pluies remarquables des Pays de la Loire aux Ardennes en passant par l'Île-de-France, aboutissant au passage en vigilance rouge crues sur le Grand Morin en Seine-et-Marne et sur le Loir-amont en Eure-et-Loir. En parallèle, plusieurs épisodes cévenols et Méditerranéens se sont produits, notamment l'épisode exceptionnel des 16 et 17 octobre (jusqu'à 700mm en 48h en Ardèche) ayant provoqué des inondations catastrophiques sur le nord-Ardèche ainsi que sur la tête du bassin versant de la Loire.

Le mois de novembre a interrompu cette série très humide avec le retour de conditions bien plus anticycloniques durant la première partie du mois. Deux tempêtes sont toutefois survenues : Caetano les 21 et 22 novembre (>>), ainsi que la dépression Bert les 24-25 novembre (>>) provoquant pour cette dernière un nouvel épisode cévenol de faible ampleur.

 

Voici le récapitulatif pluviométrique des trois mois de l'automne météorologique 2024 :

SEPTEMBRE 2024 : +61%(>>)
OCTOBRE 2024 : +39%(>>)

NOVEMBRE 2024 : -33% (>>)

 

Avec une telle humidité, rares sont les régions a être restées déficitaires. La principale zone se situe en basse vallée du Rhône (Ouest-Provence et plaine Languedocienne à l'écart des pluies cévenoles) avec -28% à Montpellier, -30% à Nîmes et -38% à Marseille-Marignane. La façade orientale de la Corse (-23% à Ajaccio), les plaines de l'Aude (-40% à Carcassonne), la Côte d'Azur (-14% à Nice) mais aussi la portion centrale de la Bretagne (-16% à Lorient, -18% à St-Brieuc) sont également déficitaires.

 

Pour les régions les plus humides, les Alpes et les contreforts Cévenols ont été particulièrement servis par les pluies. Mais sur les plaines, l'intégralité du bassin Parisien et du val de Loire ont été excessivement arrosés avec des excédents remarquables dépassant +50 à +70%, voire même près de +80% autour de l'Ile-de-France (+77% à Melun et +79% à Chartres, +52% du côté de Paris-Montsouris). Le Sud de l'Aquitaine et le Limousin ne sont pas en reste avec là aussi parfois plus de +50% d'excédent (+56% à Brive, +63% à Mont-de-Marsan).

 

En moyenne, une grande partie villes de notre panel ont reçu entre 200mm et 300mm au cours de cet automne météorologique (dont Paris-Montsouris avec 291mm). Plusieurs secteurs se démarquent toutefois avec des cumuls pluviométriques plus importants. Il s'agit par exemple du Sud-Aquitaine et du Pays Basque avec 429mm à Mont-de-Marsan et même 648mm à Biarritz (maximum du panel). Parmi les zones avec plus de 300mm, l'on note également le Limousin (366mm à Limoges), les la Manche et la pointe Bretonne (376mm à Brest), l'estuaire de la Loire (362mm à Nantes), l'ensemble des Alpes et du Jura (405mm à Besançon), ainsi que la façade occidentale de la Corse (397mm à Bastia).

 

A l'inverse, certaines régions ont été davantage épargnées avec des accumulations inférieures à 200mm. Il s'agit par exemple d'une partie Est des Hauts-de-France (163mm à Saint-Quentin), de l'Alsace (169mm à Colmar), des Côtes-d'Armor (181mm à Saint-Brieuc), en plaine de la Limagne (197mm à Clermont-Ferrand), dans le Midi-Toulousain et plaine de l'Aude (163mm à Toulouse, 109mm à Carcassonne), le Languedoc (187mm à Montpellier), ou encore la Provence (145mm à Marseille-Marignane)...

 

 

Outre l'humidité, le phénomène ayant le plus marqué les esprits au cours de cet automne restera l'omniprésence de la grisaille. Un automne en effet bien triste côté ciel puisque l'ensoleillement a été déficitaire de l'ordre de -15% sur notre panel national de stations.

 

En septembre, l'influence océanique très humide a forcément eu des conséquences notables au niveau du ciel et aucune station de notre panel n'était parvenue à atteindre son quota mensuel d'ensoleillement. L'humidité persistante en octobre n'a pas eu de changements et le manque de soleil avait une nouvelle fois été criant.

En novembre, le retour des conditions anticycloniques durant la première moitié du mois a coupé la France en deux : le déficit s'est aggravé sous des nuages bas incroyablement tenaces dans la moitié Nord où il n'était observé qu'une petite poignée d'heure de soleil durant une quinzaine de jours (voire aucune minute de soleil durant plus de dix jours sur Angers, Nantes ou encore Châteaudun >>). A l'inverse, la moitié Sud a profité de cet anticyclone pour retrouver le soleil avec des excédents notables parfois supérieurs à 50 voire 60% dans le Sud-Ouest et près du Massif-Central, rattrapant une partie du retard accumulé les deux premiers mois de l'automne.

 

Voici le récapitulatif d'ensoleillement des trois mois de l'automne météorologique 2024 :

SEPTEMBRE 2024 : -23% (>>)
OCTOBRE 2024 : -14% (>>)

NOVEMBRE 2024 : 0%(>>)

 

Malgré ce bel ensoleillement en novembre au Sud, le retard n'a toutefois pas été intégralement comblé, même si certaines villes aux abords du Massif-Central se sont fortement rapprochés de leur taux d'ensoleillement saisonnier habituel (-4% à Bergerac, -3% à Saint-Etienne, -2% au Puy, -1% à Aurillac et Grenoble-St-Geoirs).

Une saison automne malheureusement très (trop) grise sur un bon quart Nord-Ouest, avec un déficit d'ensoleillement entre -20 et -35% depuis l'embouchure de la Loire jusqu'à la région Parisienne, en passant par le Centre et le Val-de-Loire : jusqu'à -32% à Chartres et Tours, -33% à Angers et Orléans, et même -34% au Mans et à Poitiers. Le bilan pour la capitale atteint -24% à Paris-Montsouris.

 

Avec un aussi faible taux d'ensoleillement sur les villes septentrionales, la plupart des régions situées au nord de la Loire n'ont pas franchi la barre des 300 heures de soleil cumulé au cours de ces trois mois (à quelques exceptions près, notamment Lorient et ses 376 heures). Parmi les valeurs les plus faibles dans le Val-de-Loire ou en Alsace, il a été observé seulement 254h de soleil à Orléans, 252h à Chartres, 249h au Mans et même 243h pour la ville de Strasbourg. A Paris, le bilan n'est guère plus réjouissant avec 277h à la station de Montsouris.

 

La barre des 400 heures a été fréquemment franchie depuis les Pyrénées jusqu'au Sud des Alpes en passant par le Massif-Central (408h à Toulouse, 426h à Bordeaux, 462h à Aurillac). Mais c'est une nouvelle fois dans le Sud-Est et près de la Méditerranée où vous avez pu profiter des conditions les plus souvent lumineuses, dépassant les 500 heures en Languedoc, Provence, Côte d'Azur et Corse : 551h à Nice, 555h à Saint-Auban, 573h à Ajaccio et un maximum de 598 heures de soleil pour la station de Marseille-Marignane... soit plus du double de la plupart des villes de la moitié Nord !

 

Récapitulatif : 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourges, Bourg-Saint-Maurice, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Château-Arnoux-Saint-Auban, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (absence de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.

 

Absence temporaire de données :
Châteauroux

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<![CDATA[Froid et neige en Amérique : l'actualité météo dans le monde]]>

En ce début décembre 2024, une imposante coulée d'air polaire a généré d'importantes chutes de neige dans le nord de l'Amérique. De graves inondations ont aussi touché la Grèce et la Malaisie.

 

Air polaire et neige dans le nord de l'Amérique

La première coulée massive d'air polaire de la saison a touché le nord du continent américain à la toute fin du mois de novembre et en ce début décembre 2024. Le Canada et tous les États du nord-est des USA ont été plongés dans une météo très hivernale. En altitude, les températures de la masse d'air vers 1500 mètres se sont enfoncées vers -10 à -15°C dans le nord-est des USA et sous les -20°C dans certaines régions canadiennes. Ces coulées d'air venues du pôle n'ont rien d'exceptionnel pour la saison. Le nord de l'Amérique bénéficie d'un climat continental avec un froid ne traversant aucune mer et conservant donc une bonne partie de son intensité.

Température de la masse d'air vers 1500m en Amérique du Nord ce lundi 2 décembre 2024 - wxcharts.com

 

 

À cette saison, les coulées polaires génèrent souvent d'abondantes chutes de neige dans la région des grands lacs. On dit qu'il neige par "effet de lac" (lake effect en anglais). L'air polaire venu en général du Canada se réchauffe et s'humidifie en effet en basses couches en passant au dessus des eaux encore assez douces des lacs. Lorsque cet air plus humide et moins froid s'élève, celui-ci rencontre l'air polaire encore présent en altitude et provoque donc la formation d'averses se déversant ensuite sur les rives opposées de ces grands lacs, engendrant des chutes de neige parfois très abondantes et durables.

Schéma de la formation de la neige d'effet de lac – weather.gov et Météo-Villes

 

 

Lorsque surviennent ces situations, les chutes de neige les plus abondantes se produisent généralement au sud-est des lacs Érié et Ontario, sur les rives exposées au flux de nord-ouest. L'épisode qui s'est produit entre la toute fin novembre et ce début décembre 2024 fut important. Dans certaines localités, il est tombé plus d'un mètre de neige. C'est dans les secteur de Copenhagen (État de New York) que les plus grosses quantités de neige ont été observées avec des cumuls allant jusqu'à 1,50 mètre en quelques jours seulement ! Avec le retour au sec, le thermomètre s'est abaissé en dessous des -10°C.

1,50m de neige à Copenhagen (État de New York) ce lundi 2 décembre 2024 – Justin Berk

 

 

Inondations meurtrières en Grèce

La dépression Bora a apporté de violentes intempéries en Grèce durant le week-end dernier. Des inondations importantes sont survenues dans plusieurs régions du pays. L’île de Rhodes a été particulièrement touchée, tout comme l'île de Limnos, où deux personnes ont perdu la vie. Un agriculteur de 57 ans et un homme de 70 ans ont été retrouvés noyés. Plusieurs centaines de millimètres de pluie sont tombés. Les pompiers locaux ont reçu plus d'un millier d'appels, signalant une situation sans précédent dans ce secteur.

Dégâts après les inondations en Grèce ce dimanche 1er décembre 2024 - via EuroNews

 

 

Mois de novembre record en Espagne

En France, novembre a terminé avec un excédent thermique de +1,1°C par rapport aux normales 1991-2020. Toutefois, l'anomalie fut bien plus importante dans le quart sud-ouest, dépassant parfois les +2,5°C. Chez nos voisins espagnols, novembre 2024 restera dans les annales. Avec une moyenne nationale de 12,4°C, l'Espagne a vécu son mois de novembre le plus doux depuis le début des mesures ! Cette valeur représente une anomalie de +2,8°C par rapport aux normales 1991-2020. Par ailleurs, novembre fut également très sec en Espagne (sauf sur la côte méditerranéenne) avec un déficit national d'environ -40%.

Novembre 2024 fut le mois de novembre le plus doux jamais observé en Espagne ! - AEMet

 

 

Importantes inondations en Malaisie

La fin novembre et le début décembre 2024 ont été particulièrement difficiles en Malaisie. Même si le pays est habitué aux précipitations diluviennes, ce sont des cumuls équivalents à une demi-année de pluie qui sont tombés en l'espace de 5 jours seulement ! À Besut, il est tombé 1.761 mm de pluie en cinq jours, un chiffre record et qui a largement dépassé les prévisions. Plus de 120.000 personnes ont dû être évacuées suite aux inondations majeures qui ont touché plusieurs localités du pays.

Importantes inondations en Malaisie en ce début décembre 2024 - via AFP

 

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<![CDATA[Retour du froid en fin de semaine sur la France ?]]> Des températures fluctuantes avant un refroidissement plus net

L'hiver météorologique a officiellement débuté le 1er décembre sur la France. Néanmoins, l'ambiance ne se montre pas vraiment hivernale sur notre pays, notamment sur le Sud et l'Ouest où des records de douceur ont même été battus ce dimanche.

 

Les températures s'annoncent fluctuantes sur notre pays dans les prochains jours. Un refroidissement temporaire est en effet attendu entre mardi et mercredi avec la bascule temporaire du flux au Nord-Ouest, apportant des températures de nouveau sous les normales de la période sur une large partie du pays, notamment entre le Nord et l'Est.

 

Par la suite, un nouveau redoux devrait concerner notre pays entre jeudi et vendredi avec la bascule une nouvelle-fois temporaire du flux à l'Ouest/Sud-Ouest.

Évolution des anomalies de températures à 2m sur l'Europe entre le 2 et le 7 décembre 2024 – Via TropicalTidBits

 

C'est néanmoins à partir de la fin de semaine que la situation devrait évoluer plus franchement en altitude. L'anticyclone des Açores devrait en effet s'affaisser vers le Sud, laissant le champ libre à une influence plus dépressionnaire et surtout une nouvelle bascule du flux en altitude.

 

Effectivement, une zone dépressionnaire devrait s'isoler durant le week-end entre l'Italie et l'Europe centrale, induisant un énième changement de flux en altitude. Celui-ci devrait en effet basculer au Nord-Ouest, puis au Nord et enfin au Nord-Est d'ici le début de semaine prochaine.

Situation envisagée pour le dimanche 8 décembre 2024 sur l'Europe – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Ainsi, une masse d'air bien plus froide venue du Nord de l'Europe devrait être advectée vers notre pays avec cette nouvelle bascule du flux en altitude avec un ressenti bien plus hivernal s'accentuant d'ici la toute fin de semaine.

 

Animation des températures à 850hPa sur l'Europe du 4 au 9 décembre 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Pour le moment, la situation ne semble pas favorable à la survenue d'un épisode neigeux plus ou moins notable en plaine entre la fin du week-end et le début de semaine prochaine malgré un air froid s'accentuant. Les hautes pressions devraient en effet s'affirmer par l'Atlantique dès le début de semaine prochaine, ce qui voudra dire que la masse d'air devrait rapidement s'assécher alors que le froid s'accentuera.

 

Néanmoins, des giboulées devraient tout de même se produire sur une large partie du pays durant cette période, s'accompagnant de chutes de neige fondante/grésil jusqu'en plaine entre ce dimanche 8 décembre et le début/milieu de semaine prochaine. Les chutes de neige les plus notables devraient être observées sur les reliefs, tombant parfois dès la basse voire très basse altitude (à surveiller).

Risque de neige sur la France entre la fin du week-end et le milieu de semaine prochaine – Météo-Villes

 

Ce risque de neige restera toutefois à confirmer dans les prochains jours, de petits décalages des centres d'actions principaux étant encore possibles vu l'échéance lointaine.

 

Un froid persistant par la suite ?

Selon les dernières modélisations, ce temps froid et hivernal devrait persister au moins jusqu'en milieu/fin de semaine prochaine sur la France avec la mise en place d'un flux continental sur notre pays.

Anomalies de températures à 2m sur l'Europe pour la semaine du 9 au 15 décembre 2024 – ECMWF

 

Toutefois, ce froid devrait rester majoritairement sec en raison du retour des hautes pressions sur notre pays. On surveillera malgré tout le possible isolement de gouttes froide en Méditerranée, dont le positionnement pourra conditionner le retour de conditions plus humides et donc de potentiel neigeux dans le courant de la semaine du 9 au 15 décembre.

 

Les principaux modèles de prévisions ne sont en effet pas en accord pour le moment sur l'évolution de ces potentielles gouttes froides. Le modèle européen ECMWF envisage par exemple un isolement de cette goutte froide sur la péninsule ibérique, induisant des remontées plus douces mais aussi plus humides par la Méditerranée avec un potentiel neigeux temporaire en allant vers le Centre de la France.

 

Situation envisagée par le modèle ECMWF pour le milieu de semaine du 9 au 15 décembre 2024 – via WX CHARTS

 

Le modèle américain GFS voit quant à lui cette goutte froide s'isoler plutôt vers l'Italie, ce qui induirait un temps bien plus sec et également plus durablement froid sur la totalité de la France sous l'influence du flux continental.

 

Situation envisagée par le modèle GFS pour le milieu de semaine du 9 au 15 décembre 2024 – via WX CHARTS

 

La situation reste donc incertaine pour la semaine prochaine, celle-ci dépendant du placement exact de ces potentielles gouttes froides sur le Sud de l'Europe. Dans tous les cas, un retour temporaire mais assez notable de conditions plus hivernales est attendu entre ce week-end et le début de semaine prochaine avec un potentiel neigeux non-négligeable notamment présent sur nos reliefs.

 

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<![CDATA[Bilan météo et climatique de novembre 2024 : ensoleillé et doux au Sud mais très gris et morose dans la moitié Nord]]>

Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un bilan climatologique du mois écoulé. Place donc au bilan cartographié du mois de NOVEMBRE 2024 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Les statistiques sont calculées sous la moyenne climatique officielle de la période 1991-2020.

 

A l'échelle nationale, le bilan thermique de ce mois de novembre montre une relative douceur puisque nous avons terminé ce mois avec un excédent de +1.1°C par rapport à la moyenne 1991-2020. Avec un indicateur thermique de 10.04°C, il s'agit au centième de degré près le même bilan que le mois de novembre 2023. Nous restons toutefois bien à distance du record de novembre 1994 (+2.4°C).


Moyenne de l'indicateur thermique national en novembre depuis 1946 - Infoclimat

 

Mais ce bilan en termes de températures cache d'importantes disparités. Car en effet, la douceur ne s'est pas manifestée durant l'intégralité du mois. Un mois de novembre qui avait débuté avec une France coupée en deux, avec une très grande douceur dans la moitié Sud voire même un peu de chaleur en Provence ou dans le quart Sud-Ouest (valeurs atteignant les 25°C) tandis que la moitié Nord observait des températures tout juste de saison sous les nuages (>>).


La fraîcheur est par la suite intervenue autour de la mi-novembre (>>), avec l'intervention de la neige en montagne notamment sur les Alpes le 12 novembre (>>). Le bref coup de douceur des 18-19 novembre a fait de nouveau place à la fraîcheur et même à la première véritable séquence hivernale les 21-22 novembre au passage de la tempête Caetano (neige jusqu'en plaine).

 

Or, c'est un redoux spectaculaire qui s'est soudainement mis en place dès le 24-25 novembre près de la dépression Bert, avec une hausse de plus de 15°C en 48 heures sur plusieurs régions (>>). Sous le puissant flux de Sud à l'avant de cette dépression, des valeurs remarquables de températures ont été observées au pied des Pyrénées avec jusqu'à 28.1°C à Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques) le 24 novembre (>>). Sur le Pays Basque et le Béarn, la barre des 20°C a été atteinte environ un jour sur deux au cours de ce mois (jusqu'à 16 jours sur les 30 à Cambo-Les-Bains, où la température moyenne l'après-midi était de 19.6°C ce mois-ci).


Anomalie de la température quotidienne en novembre 2024 en France - écart à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat

 

Et ces disparités sont encore plus flagrantes d'un point de vue géographique. Car en effet, si ce bilan est de +1.1°C au niveau national, les régions de la moitié Nord n'ont pas ressenti cette douceur. Sous les nuages la plupart du temps (cf. partie "ensoleillement"), les températures ont été au final assez proches des moyennes de saison au nord de la Seine, depuis la Normandie au Grand-Est en passant par le Bassin Parisien (+0.2°C à Nancy et Paris, +0.1°C à Luxeuil et Rouen, tout juste dans la moyenne à Melun).
A noter que si aucune station principale de notre panel n'a été sous les moyennes de saison, elles sont un peu plus de 70 sur ce réseau secondaire a posséder un léger déficit. Les déficits les plus marqués se trouvent vers l'Alsace et la Franche-Comté, approchant les -1°C : jusqu'à -0.8°C à Linthal (Haut-Rhin), -0.9°C à Novillard (Belfort), et -1.0°C à Médière (Doubs).

 

Plus l'on se dirige vers les secteurs méridionaux, plus la douceur était de mise. Mais si l'anomalie fluctue entre +1 et +1.5°C dans le Sud-Est, c'est dans le quart Sud-Ouest où cette douceur s'est montré véritablement remarquable. En Nouvelle-Aquitaine, Midi-Pyrénées ou encore Auvergne, l'anomalie tourne entre +2°C et +3°C (+2.7°C à Millau, Albi et Limoges, +2.8°C à Tarbes).
Sur le réseau secondaire, une vingtaine de stations ont même dépassé les +3°C d'anomalie, essentiellement près des zones de montagnes du Massif-Central ou bien des Alpes. Au maximum, nous atteignons +3.2°C au Mont-Dore (Puy-de-Dôme) et à Lourdervielle (Hautes-Pyrénées), +3.3°C à Chastreix (Puy-de-Dôme) et +3.4°C au Plateau de Beille (Ariège).

 

Au niveau pluviométrie, ce mois de novembre a marqué un sérieux répit quand aux pluies abondantes que vit le pays depuis des mois. A la faveur de conditions globalement anticycloniques durant la première moitié du mois, le bilan est alors déficitaire de -33% à l'échelle national sur notre panel.

 

Deux séquences plus agitées ont toutefois concerné notre pays, liées à deux dépressions en fin de mois :

  • La tempête Caetano les 21 et 22 novembre (>>) avec des vents tempétueux depuis la Bretagne jusqu'aux Alpes en passant par le Massif-Central (156km/h à Belle-Ile (56), 131km/h à Marcenat (15), 122km/h à la Rochelle (17) et 121km/h à Nantes). Cette tempête sera aussi marquée par des chutes de neige précoces jusqu'en plaine en Normandie, Ile-de-France, Bourgogne, Franche-Comté et Grand-Est. Il tombera 4cm à Paris-Montsouris soit l'épaisseur de neige la plus importante en novembre sur la capitale depuis le 17 novembre 1968, et de 20 à 30cm sur les secteurs les plus exposés des plateaux Normands, du sud des Yvelines ou en Alsace;
  • La dépression Bert les 24-25 novembre (>>), avec à la clé notamment un puissant flux de Sud provoquant une tempête sur le Massif-Central et les Pyrénées (197km/h à Iraty à 1237m d'altitude) et même des rafales proches de 130km/h en région Lyonnaise. Cette dépression a aussi provoqué un épisode cévenol apportant jusqu'à près de 200mm en Ardèche en 48 heures.

 

Rares sont les villes à avoir franchi leur norme mensuelle pluviométrique lors de ce mois. Sur notre panel, elles se situent principalement au sud du bassin Parisien (jusqu'à +31% à Melun), à l'embouchure de la Loire (+9% à Nantes) ou encore sur le Nord des Alpes (+18% à Bourg-Saint-Maurice). Toutefois, des pluies orageuses parfois abondantes ont concerné localement le littoral du Roussillon, de l'Aude, ou encore l'Hérault entre le 7 et le 8 novembre, apportant des cumuls suffisants pour être excédentaires : jusqu'à +62% à Canet-en-Roussillon et même +107% à Torreilles. Des pluies isolées, puisque la station de Perpignan reste très déficitaire (-56%) et même -92% dans l'intérieur du département à Vivès.

 

C'est sur l'ensemble de la vallée du Rhône, sur la Côte d'Azur ainsi qu'en Corse où les pluies ont été les plus insignifiantes au cours de ce mois de novembre, avec des déficits de -70 à -90%. Des quelques pauvres millimètres observés ont creusé ce déficit jusqu'à -93% à Pont-Saint-Esprit (Gard), -94% à Antibes, -96% à Calvi, -97% à Marignana (Corse) et -99% à l'Ile-Rousse (Corse).

 

Les précipitations observées en Corse dans le secteur de la Balagne et du Vicolais étaient quasi-inexistantes et représentent les plus faibles cumuls mensuels à l'échelle nationale : 4.6mm à Calvi, 3.6mm à Marignana et 0.8mm à l'Ile-Rousse. Toutefois, les cumuls sont resté également restés très faibles dans les zones Méditerranéennes citées précédemment avec parfois moins de 15mm : 13mm à Nice et Marseille-Marignane, 9mm à Antibes, 8mm à Vivès (Pyrénées-Orientales).

 

Du côté des régions les plus arrosées, elles se situent essentiellement aux abords de l'Atlantique et des côtes de la Manche avec parfois plus de 100mm : 103mm à Nantes, 111mm à Biarritz, 118mm à Cherbourg et 120mm à Brest (maximum du panel). Néanmoins, le nord des Alpes d'une part, ainsi que les Cévennes d'autre part (essentiellement lors de l'épisode du 24-25 novembre) sont les deux secteurs possédant les cumuls maximums nationaux lors de ce mois de novembre, dépassant localement les 200mm sur le réseau secondaire : on note jusqu'à 200mm à Villefort (Lozère), 202mm à Vallorcine (Haute-Savoie) et 211mm à La Souche (Ardèche).

 

Le bilan national proche de l'équilibre (0%) n'est en aucun cas pertinent pour analyser l'ensoleillement de ce mois de novembre, dont la France est véritablement coupée en deux.

 

En effet, sous l'anticyclone, une grisaille extrêmement tenace était de mise durant toute la première décade du mois de novembre sur de nombreuses villes de la moitié Nord (>>). A Angers, une série remarquable de 12 jours sans une seule minute de soleil a été constatée entre le 29 octobre et le 9 novembre (série qui a atteint 11 jours à Châteaudun ou encore 10 jours à Nantes). En dernière décade, le soleil n'est pas non plus parvenu à se manifester durablement sur cette moitié Nord, avec en point d'orgue le passage des deux tempêtes Caetano et Bert.

 

Le bilan de l'ensoleillement est donc particulièrement médiocre sur cette partie Nord, avec un déficit généralisé allant en moyenne de -30 à 50%. En Pays-de-la-Loire ou bien encore région Centre, certaines villes n'ont pas réussi à obtenir la moitié de l'ensoleillement normal d'un mois de novembre, avec parfois de -50 à -60% de déficit : jusqu'à -51% à Chartres, -53% à Angers, -54% au Mans et même -55% à Orléans. Le Bassin Parisien n'est pas mieux loti avec -33% à Paris-Montsouris et -43% à Melun.

 

Un contraste saisissant avec les villes de la moitié Sud qui profitaient au même moment de généreuses journées ensoleillées durant cette période (>>), les nuages bas et brouillards étant réservées à certaines vallées Alpines ou bien en val de Garonne de façon ponctuel durant certaines matinées. Quelques entrées maritimes en milieu de mois (épisode cévenol) ont aussi temporairement obscurci le ciel des régions Méditerranéennes. Ceci n'a en rien empêché d'atteindre des valeurs nettement excédentaires, allant de +10 à +20% sur le pourtour Méditerranéen voire jusqu'à +40% en Corse... mais c'est de l'Aquitaine aux Alpes, en passant par le Massif-Central et le Limousin où le taux d'ensoleillement a été exceptionnel durant ce mois de novembre, avec des valeurs parfois 50 à 70% au-dessus des moyennes : jusqu'à +54% au Le Puy-en-Velay, +57% à Aurillac, +58% à Albi, +61% à Bergerac et même +68% à Brive.

 

Avec un tel contraste, les valeurs d'ensoleillement sont jusqu'à 4 fois supérieures près de la Méditerranée que dans le Centre-Val-de-Loire !
En effet, au nord de la Loire, très rares sont les villes à avoir vu le soleil durant plus de 60 heures au cours de ce mois. Des valeurs sous les 50 heures en région Parisienne (47h à Paris), et même sous les 40 heures seulement le long de la Loire, dans le Bas-Rhin, en Bourgogne ou dans les Ardennes, soit en moyenne à peine une heure de soleil par jour : 37h à Dijon, 36h à Charleville-Mézières, Strasbourg ou encore Chartres, 35h au Mans, 33h à Orléans, 32h à Laval et à l'aéroport de Metz-Nancy-Lorraine... et un minimum particulièrement bas de 27 heures de soleil pour Blois !

 

A contrario, l'intégralité des villes de la moitié Sud ont dépassé la barre des 100 heures de soleil en novembre. Si quelques unes sont parvenues à atteindre le seuil des 150 heures dans le Sud-Ouest (150h à Bergerac et Brive, 152h à Albi, 163h à Aurillac), c'est près de la Méditerranée où le soleil a le plus brillé comme le plus souvent, avec 160 à 190 heures selon les villes, les maximums se trouvant en Provence, Côte d'Azur et Corse (177h à Bastia, 178h à Saint-Auban, 182h à Nice et même 193h à Ajaccio).

 

Récapitulatif : 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourg-Saint-Maurice, Bourges, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Auban, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Rouen, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (absence partielle ou totale de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.

 

Absence temporaire de données :
Châteauroux.

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<![CDATA[Réchauffement climatique : démêler le vrai du faux]]>

On entend beaucoup de choses au sujet du réchauffement climatique et certains arguments climato-sceptiques ont toujours le vent en poupe. Météo Villes fait le point sur les différents élements.

 

Le rôle du CO2 n'est plus à prouver

Alors que les scientifiques alarment depuis de nombreuses décennies et que plusieurs accords sur le climat ont été signés, nous ne parvenons toujours pas à faire baisser nos émissions de CO2. Celles-ci ne cessent d'augmenter, tout particulièrement dans les pays de l'hémisphère nord. Parmi les plus mauvais élèves, on retrouve évidemment la Chine et les États-Unis, qui représentent à eux deux plus de 40% des émissions mondiales. L'Inde complète le podium avec des émissions en nette progression au cours de la dernière décennie.

Tonnes de CO2 émises par pays du monde durant l'année 2021 - via AJLabs

 

 

Parmi les sceptiques, il existe une catégorie qui valide le réchauffement climatique mais qui nie son origine humaine. Pourtant, il n'est plus à prouver que le CO2, puissant gaz à effet de serre, a une conséquence directe sur la température mondiale. Il suffit de superposer la courbe de la concentration moyenne de CO2 dans l'atmosphère terrestre avec la courbe de la température moyenne sur Terre pour comprendre que le lien est indéniable. De même, il est évident que l'activité humaine rejette des quantités colossales de CO2. Nier le rôle de l'homme dans le réchauffement climatique actuel n'a plus aucun sens de nos jours.

Comparatif entre l'augmentation de la température mondiale et des taux de CO2 dans l'atmosphère - via Climate Central

 

 

Non, il ne faisait pas plus chaud lors de l'optimum médiéval

C'est un autre argument climato-sceptique qui revient souvent : il aurait fait plus chaud lors de l'optimum médiéval entre l'an 900 et l'an 1300 après Jésus Christ. Sauf que les plus récentes études montrent le contraire. Comme l'illustre le graphique ci-dessous, les températures enregistrées lors de l'optimum médiéval étaient - au mieux - légèrement au dessus des normales de la période 1961-1990. Cela veut donc dire que lors des décennies les plus chaudes du Moyen-Âge, les températures étaient semblables à celles observées dans les années 1990. Or, la température mondiale a considérablement augmenté depuis le début du XXIème siècle. Depuis une vingtaine d'années, nous sommes désormais bien au dessus de l'optimum médiéval et la différence s'accroît à grande vitesse.

Reconstitution des températures de l'hémisphère nord depuis l'an 700 après Jésus Christ - via GIEC

 

 

S'ils se servent de l'optimum médiéval pour nier le réchauffement climatique ou affirmer qu'il n'a aucune origine humaine, les climato-sceptiques oublient de se pencher sur les échelles. En effet, il suffit de regarder la vitesse inédite avec laquelle la température mondiale grimpe ces dernières décennies pour comprendre le rôle de l'activité humaine sur l'évolution du climat. Le réchauffement de l'optimum médiéval fut nettement moins fort mais également beaucoup plus lent, s'étalant sur plusieurs siècles. La rapidité à laquelle augmente la température mondiale est la différence majeure entre un cycle naturel et un dérèglement d'origine anthropique.

Évolution de la température de l'hémisphère nord depuis 2000 ans - via Olivier Berruyer / www.les-crises.fr

 

 

Conséquences bien visibles depuis des décennies

La fonte des glaces est l'un des éléments les plus révélateurs de l'augmentation rapide des températures à échelle mondiale. On note depuis les années 1990 une accélération de la fonte de la banquise et des glaciers sur Terre. Ainsi, la surface moyenne recouverte de glace sur Terre a diminué de plus de 2,2 millions de kilomètres carrés entre les années 1980 et aujourd'hui, un chiffre considérable ! Cette baisse est plus importante dans l'hémisphère nord, où les régions polaires se réchauffement remarquablement vite et fort.

Étendue moyenne des banquises dans le monde de 1980 à 2023 - via Statista

 

 

Chez nous, l'exemple le plus marquant est sans doute celui de la Mer de Glace, le plus grand glacier français. Depuis le début du siècle dernier, la Mer de Glace a perdu environ 120 mètres d'épaisseur et son recul s'accélère ! Selon les dernières projections climatiques, le glacier pourrait avoir perdu 80% de sa superficie à la fin du XXIème siècle et d'autres glaciers comme celui d'Argentière risque de tout simplement disparaître d'ici 2100. Le problème est double car la glace permet de réfléchir les rayons du soleil. Cet effet disparaît en cas de fonte, accentuant le réchauffement. C'est la raison pour laquelle les régions montagneuses enregistrent un réchauffement climatique plus rapide que les régions de plaine.

Évolution de la Mer de Glace dans les Alpes entre 1900 et 2021 - photo d'archive et Matthieu Sorel

 

 

Le réchauffement climatique a parfois bon dos

Il faut admettre que les médias peuvent participer - malgré eux - à une forme de défiance. En effet, il n'est pas rare de les voir attribuer n'importe quel phénomène météo au réchauffement, même lorsqu'il n'y a aucun lien établi. Au printemps dernier, on pouvait lire qu'une avalanche meurtrière dans les Alpes avait été provoquée par le réchauffement, alors que ce phénomène a toujours fait partie des aléas climatiques. C'est aussi régulièrement le cas avec les tempêtes et les orages, que l'on dit de plus en plus nombreux. Or, aucune étude climatologique n'a pour l'instant permis de démontrer que la fréquence de ces phénomènes augmente avec le réchauffement climatique. S'il est important d'alerter sur le réchauffement, il faut aussi veiller à rester factuel et ne pas exagérer afin d'éviter d'alimenter la défiance.

Les médias tendent à attribuer tous les phénomènes météo au réchauffement, sans distinction - image d'illustration

 

 

Si certains phénomènes sont attribués à tort au réchauffement climatique, il est évident que certains lui sont liés, au moins en partie. Outre la raréfaction des vagues de froid et de la neige en plaine, les périodes de douceur record ou encore les canicules, on peut aussi évoquer l'augmentation des pluies extrêmes. L'explication est assez simple : un degré de réchauffement conduit à 7% de capacité en plus, en terme de volume d’eau, dans l'atmosphère. Dans un monde plus chaud, les pluies intenses deviennent donc de plus en plus extrêmes. Il y a un mois, la région de Valence en Espagne en avait fait les frais et les exemples de pluies records sont très nombreux dans le monde ces dernières années. Les cyclones sont également plus violents. La météo américaine avait estimé que l'intensité du cyclone Milton du 9 octobre dernier aurait été accentuée de 20% avec le réchauffement actuel.

Près de 3 mètres d'eau sur l'autovia à l'ouest de Valence (Espagne) le mardi 29 octobre 2024 - réseaux sociaux

 

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<![CDATA[Froid et neige : retour sur la fin d'année 2010 en France]]> Une arrivée précoce et remarquée de l'hiver

La fin d'année 2010 fut marquée par un épisode de froid durable sur la France, accompagné de chutes de neige récurrentes et parfois très abondantes. Alors que la majorité du mois de novembre s'était montrée perturbée mais pas particulièrement froide sous l'influence d'un flux océanique dynamique, la situation a radicalement changé en fin de mois.

 

À partir du 25 novembre, un blocage anticyclonique durable s'est mis en place entre le Nord de l'Atlantique et la mer du Nord, tandis que des dépressions circulaient entre les Açores et l'Italie, dirigeant un flux de Nord/Nord-Est froid et humide sur notre pays, un type de temps qui allait persister durant la quasi totalité du mois de décembre 2010.

Anomalies de pression en Europe au cours du mois de décembre 2010 - via climatereanalyzer.org

 

L'air froid a d'abord envahit la moitié Nord de la France dès la matinée du 25 novembre, apportant les premières averses de neige sur une large partie Nord du pays. Cet air froid s'est rapidement propagé vers le Sud avec une neige gagnant les plaines de la région Rhône-Alpes dès le lendemain.

 

Un 2ème épisode neigeux s’était ensuite développé du Périgord au Nord de l’Auvergne en soirée du 26 novembre avant de concerner les régions s'étendant du Massif Central aux Alpes, la Bourgogne puis le quart Nord-Est (y compris les plaines avec par exemple 8 cm de neige à Beaune) dans la journée du samedi 27 novembre 2010.


C'est néanmoins en journée du 28 novembre que le premier épisode neigeux majeur de cet épisode hivernal fut observé avec la formation d'un front de neige entre les Pays-de-la-Loire, le Centre, le Sud de l'Île-de-France et la Champagne. On relève parfois plus de 20cm de neige sur l'orléannais sur cet épisode, un record pour la période depuis la 2ème guerre mondiale.

20 à 30 cm de neige sur Orléans (Loiret) le 29 novembre 2010 au matin - photo : Robin Richard

 

Si un temps plus calme s'impose de nouveau pour la fin du mois, c'est cette fois-ci le froid qui se montre particulièrement marqué pour la période. Le mardi 30 novembre les températures minimales sont parfois extrêmement basses sur les sols enneigés. On relève en effet -16,8°C à Guillon (28), -15,3°C à Orléans (45), -13,4°C à Châteaudun, -13°C à Luxeuil (70), -12,6°C à Mulhouse (68), -11,4°C à Blois (41), -11,3°C à Chartres (28). Ces températures sont les plus basses enregistrées en plaine pour un mois de novembre !

 

Un mois de décembre exceptionnellement neigeux

Ces conditions froides et perturbées vont par la suite persister durant le mois de décembre. Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, un nouvel épisode neigeux concerne la région Rhône-Alpes avec des accumulations très importantes jusqu'en plaine. On relève par exemple 38 cm à Chambéry (où il n’avait jamais autant neigé en 24 h), 27 cm à Grenoble, 25 cm à Lyon Saint-Exupéry, 22 cm à Ambérieu, 17 cm à Saint-Etienne, 16 cm à Vichy et 8 cm à Clermont-Ferrand.

38 cm de neige sont relevés à Chambéry (73) le 1er décembre 2010 - via infoclimat.fr

 

Le lendemain, le flux de Nord-Est apportant un air glacial survolant les eaux encore « douces » de la Manche engendre un épisode neigeux plus localisé mais parfois exceptionnel entre le Nord de la Bretagne et le Cotentin. Cet épisode, que l'on peut qualifier de neige par « effet de lac », apporte parfois jusqu'à 40-60cm de neige sur le Cotentin, engendrant de nombreuses difficultés sur le secteur.

 

Environ 60 cm de neige mesurés sur le Cotentin début décembre 2010 - via La Presse de la Manche

 

Après des températures plus fluctuantes, notamment au Sud avec le passage de creux dépressionnaires engendrant des redoux parfois notables (de -12 à +8°C à Grenoble le 5 décembre par exemple), un conflit de masse d'air notable se met en place entre le Sud et le Nord du pays. Sous l'air froid, un épisode neigeux marqué concerne les régions allant des Pays-de-la-Loire à la Champagne et à la Lorraine en passant par l'Île-de-France.

 

C'est sur cette région que les chutes de neige les plus abondantes sont observées. On mesure jusqu’à 18 centimètres de neige vers Meudon et sur le nord de la Seine-et-Marne, 13 cm à Trappes ou encore 11 cm à Paris-Montsouris. Rapidement, les axes franciliens et la région connaît une paralysie routière historique avec jusqu’à 350 km de bouchons cumulés dans et autour de Paris ! Des milliers de salariés passent la nuit au bureau ou dans des centres d’hébergement tandis que d'autres doivent abandonner leurs véhicules sur un périphérique devenu impraticable !

Paralysie routière suite à la neige en Île-de-France le 8 décembre 2010 - via chronique Météo Villes

 

Après quelques jours de redoux plus ou moins franc selon les régions, une nouvelle vague de froid concerne la France, s'accompagnant notamment de plusieurs épisodes neigeux successifs. Le 15 décembre au matin, il gèle sur quasiment toute la France et Nice relève même un record de froid avec près de 0°C, le lendemain, on relève jusqu'à -15°C à Chaumont (51) et -12°C à Nancy (54).

 

Si quelques chutes de neige sont observées, celles-ci se généralisent à partir du 16 décembre. Dans la nuit du 16 au 17 décembre, il tombe 5 à 10cm de neige sur une partie du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, 5cm en Haute-Normandie, 1 à 3cm en Île-de-France, 15 à 20cm sur le Nord de la Lorraine et 5 à 10cm sur Rhône-Alpes, la Bourgogne, l'Auvergne et une partie de Midi-Pyrénées.

 

L'épisode neigeux du 19 décembre fut toutefois le plus important, concernant les régions situées au nord de la Loire. Ces chutes de neige parfois abondantes bloquent 6.000 personnes à l'aéroport de Roissy. Dans certains secteurs comme en Picardie, la couche au sol finit par atteindre 30 à 40 centimètres de neige !

Près de 40 cm de neige à Campeaux (Oise) le 19 décembre 2010 - via infoclimat.fr

 

 

Plusieurs épisodes neigeux se succéderont les jours suivants, notamment sur le Nord et l'Est du pays. Le 20 décembre, il tombe 5 à 15cm de neige supplémentaire de Paris à L'Essone ainsi que du côté des Yvelines. Le 23 décembre, des chutes de neige sont observées sur le Sud-Ouest avec 2 à 5cm entre Bordeaux, Périgueux et l’ouest de Midi-Pyrénées.

 

Un énième épisode neigeux, plus généralisé se produit le 24 décembre. Le nord-est de la France est le plus touché, notamment l'Alsace et la Lorraine où les chutes de neige se prolongent tout au long de la nuit de Noël. Le 25 décembre 2010, la couche au sol est souvent de 20 à 40 cm en plaine sur ces régions, où cela faisait 40 ans qu'on avait plus vu un Noël aussi enneigé ! La station de Strasbourg mesure officiellement 26 cm au matin de Noël ! De nombreux voyageurs restent bloqués dans les aéroports pour la nuit de Noël, notamment à Roissy où il s’agit d’une situation historique.

26 cm de neige relevés à Strasbourg pour le jour de Noël 2010 - via infoclimat.fr

 

Dans la nuit du 25 au 26 décembre 2010, les minimales sont de nouveau particulièrement basses sur de nombreuses régions. Les températures descendent jusqu'à -8/-9°C en banlieue Parisienne mais on relève jusqu'à -22,5°C à Buhl-Lorraine (57), -21,6°C à Réding (57), -19°C à Langres (52), -18°C à Strasbourg, -16°C à Vichy et Nancy, -13°C à Metz, -12,5°C à Clermont-Ferrand, -12°C à Dijon, -11,5°C à Beauvais et Chartres…


Le mois de décembre le plus froid du 21è siècle en France

Le mois de décembre 2010 a enregistré une anomalie thermique de -2,8°C à l'échelle de la France, ce qui en fait le mois de décembre le plus froid depuis décembre 1969, soit 41 ans auparavant. C'est notamment sur la moitié Nord que le froid fut le plus marqué, le Sud du pays ayant connu quelques journées de redoux plus ou moins marqué.

Ainsi, le déficit thermique a souvent atteint -3 à -5°C sur le Nord du pays durant ce mois de décembre et certaines régions comme le Grand-Est et les Hauts-de-France ont même enregistré une température moyenne négative au cours du mois.


Températures moyennes en décembre 2010 et écart à la normale 1971-2000 - via Météo France

 

Dans l'ensemble toutes les régions françaises ont connu des températures très froides à un moment ou un autre durant le mois de décembre et seules certains secteurs du littoral de la Côte d'Azur ont pu échapper aux gelées (notamment entre Nice et Menton). C'est néanmoins sur le Nord et le Nord-Est que ce froid fut le plus glacial avec des minimales descendant plusieurs fois sous les -10/-15°C, parfois sous les -20°C dans les secteurs les plus froids.


Températures minimales mesurées au cours du mois de décembre 2010 - Météo Villes


Retrouvez tous les événements météorologiques ayant marqué cette fin d'année 2010 exceptionnellement hivernale en France dans notre chronique depuis 1850, une base de données unique sur internet !

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/froid-et-neige-retour-sur-la-fin-d-annee-2010-en-france
<![CDATA[Bilan de la tempête Bert des 24 et 25 novembre sur la France]]> Entre la fin du week-end dernier et le début de cette semaine, la France s'est retrouvée sous l'influence d'une vaste zone dépressionnaire circulant entre le Nord des îles britanniques et la Scandinavie.

Si le temps le plus agité fut observé sur ces régions durant cette période avec notamment de puissantes rafales de vent et des inondations sur le Nord des îles britanniques, la France fut également soumise à un vent parfois puissant en raison d'un gradient isobarique particulièrement important entre cette zone dépressionnaire et les hautes pressions encore présentes sur le Sud-Est de l'Europe.

Important gradient isobarique sur l'Ouest de l'Europe et la France entre le 24 et le 25 novembre 2024 – Modèle GFS via meteociel.fr

 

C'est donc un puissant vent de Sud qui s'est levé sur notre pays entre le dimanche 24 et le lundi 25 novembre, se montrant particulièrement insistant entre les Pyrénées en journée de dimanche et le Centre-Est du pays le lendemain.

 

Vent puissant et foehn près des Pyrénées le 24 novembre

C'est du côté des Pyrénées, et notamment sur l'Ouest du massif sur les Pyrénées-Atlantiques (placées en vigilance orange par Météo-France) que le vent a soufflé le plus fort durant cette journée du 24 novembre. On a par exemple pu relever :

  • 189km/h à Iraty (64) : station de relief très exposée au vent de Sud avec des records à plus de 200km/h
  • 132km/h au Pic du Soum Couy (64) 
  • 124km/h à la Pointe de Socoa (64)
  • 107km/h à Adast (65)
  • 105km/h à Bustince (64) et au lac d'Ardiden (65)
  • 97km/h à Hendaye (64)

 

Rafale de vent de 189km/h relevée le 24 novembre 2024 à Iraty – 1427m – Météo-Villes

 

Ces puissantes rafales de vent ont engendré des dégâts parfois notables sur le secteur avec de nombreuses chutes d'arbre et des dégâts sur certaines infrastructures.

Dégâts après la tempête à Saint-Jean-de-Luz (64) en début de journée du lundi 25 novembre 2024 – Photo : Jean-François Irigoyen

 

L'élément le plus notable fut toutefois l'effet de foehn accompagnant ces puissantes rafales de vent de Sud. Sous celui-ci, les températures se sont en effet envolées près des Pyrénées durant cette journée, notamment sur les Pyrénées-Atlantiques une nouvelle-fois. On a pu relever jusqu'à :

  • 28.1°C à Navarrenx (64)
  • 26.4°C à Benejacq (64)
  • 26.3°C à Lasseube (64)
  • 26.2°C à Orthez (64)
  • 25.9°C à Pau (64)
  • 25.8°C à Lagor (64)
  • 25.7°C à Aicirits (64)

Températures maximales relevées sur le Sud de l'Aquitaine en journée du 24 novembre 2024 – via meteociel.fr

 

Grande douceur et tempête sur le Centre-Est en journée du 25 novembre 

A partir de la soirée du 24 novembre, le vent s'est également nettement renforcé sur le Centre-Est de la France alors que 9 départements avaient été placés en vigilance orange par Météo-France à partir de 00h le 25 novembre. Dans le même temps, les puissantes rafales ont également persisté jusqu'en milieu de journée avec une valeur exceptionnelle de 197km/h relevée à Iraty en début de matinée et jusqu'à 121km/h en fin de nuit du côté de la Pointe de Socoa.

 

C'est néanmoins du côté du Centre-Est du pays que la tempête fut la plus étendue et la plus marquée durant cette journée du 25 novembre. Les rafales les plus virulentes ont d'abord été observées près des reliefs du Massif Central avec régulièrement plus de 100-110km/h sur ces secteurs, se propageant également jusqu'à la basse vallée de l'Yonne où quelques dégâts ont été relevés et où près de 3000 foyers ont été privés d'électricité en début de journée.

Dégâts suite aux fortes rafales de vent au stade d'athlétisme d'Auxerre en début de journée du 25 novembre 2024 – Via Twitter @meteo_89

 

Ce flux de Sud très dynamique s'est également accompagné d'une douceur parfois exceptionnelle sur une large partie de la France avec des températures minimales restant particulièrement élevées, notamment sur l'Ouest et le Nord du pays. On a par exemple relevé pas moins de :

  • 20.9°C à Dax (40)
  • 20.6°C à la Pointe de Socoa (64)
  • 17°C à Leucate (11)
  • 16.8°C à Bergerac (24) et Tarbes (65)
  • 16.4°C à Bordeaux (33)
  • 16.3°C à Romorantin (41)

Températures minimales le 25 novembre 2024 sur la France – via meteociel.fr

 

En cours de matinée, les virulentes rafales de vent se sont propagées vers les plaines du Centre-Est du pays, impactant particulièrement la région lyonnaise jusqu'en fin de journée.

Chute d'arbre à Tassin-la-Demi-Lune (69) en matinée du 25 novembre 2024 – Photo : Cécile Jamin

 

C'est en effet sur Lyon et ses alentours que les rafales les plus virulentes ont été relevées en plaine durant la journée, se propageant dans une moindre mesure jusqu'au val de Saône et à la Bresse. Les stations de Saint-Exupéry et Lyon-Bron ont toutes deux relevé des rafales jusqu'à 125km/h, soit de nouveau records mensuels pour ces deux stations et une valeur située à seulement 1km/h du record absolu pour la station de Lyon-Bron.

 

Sur le lyonnais, les rafales de vent ont dépassé les 100km/h durant plus de sept heure, ce qui est particulièrement peu fréquent pour ce secteur. En conséquences, les chutes d'arbres se sont montrées particulièrement nombreuses, comme au parc de Parilly où celles-ci se comptaient par dizaines.

Chutes d'arbre au parc de Parilly à Lyon en journée du 25 novembre 2024 – Photo : Adrien Desestret via @Lyonmeteo69

 

Les dégâts ont de ce fait été notables sur le secteur et de nombreux foyers ont été privés d'électricité en raison des chutes d'arbres sur les infrastructures électriques.

Chute d'arbre entraînant une coupure de courant à Bron (69) le lundi 25 novembre 2024 – Photographie : Laurie Abadie via Le Progrès

 

Les rafales de vent et chutes d'arbres associées ont également engendré de nombreuses difficultés de circulation sur la région. Certains véhicules ont par exemple été couchés par les rafales sur le Sud de l'agglomération.

Camion renversé par le vent près sur l'A47 de Givors en journée du 25 novembre 2024 – Photo : Julien Papoo Poulenard via @Lyonmeteo69

 

La tempête a ensuite rapidement perdu en intensité en fin de journée avec l'arrivée d'un front par le Nord-Ouest. Celle-ci s'est montrée parfois exceptionnelle sur le secteur, notamment sur la région lyonnaise où les dégâts ont été les plus nombreux. On a pu relever sur cette journée :

  • 143 km/h à St-Chamond-l'Horme (42)
  • 125 km/h à Lyon (69)
  • 120 km/h à Monistrol-sur-Loire (43)
  • 114 km/h à Bourgoin-Jallieu (38)
  • 110 km/h à Reventin (38)
  • 109 km/h à Mâcon (71)

Rafales de vent maximales durant la journée du 25 novembre 2024 sur la région Auvergne-Rhône-Alpes – via meteociel.fr

 

Au final, cette tempête liée à la dépression Bert aura engendré des rafales de vent notables sur une large partie du pays, notamment entre les Pyrénées, le Centre-Est et le Centre du pays où celles-ci se sont parfois montrées records pour un mois de novembre. Plusieurs milliers de foyers ont été privés d'électricité et les dégâts ont été parfois notables, particulièrement sur la région lyonnaise où celle-ci fut l'une des plus fortes tempête depuis le début des relevés météorologiques.

 

Rafales de vent maximales relevées sur la France entre le 24 et le 25 novembre 2024 – Météo-Villes

 

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/bilan-de-la-tempete-bert-des-24-et-25-novembre-sur-la-france
<![CDATA[De nouvelles chutes de neige sont-elles possibles d'ici Noël ?]]>

La neige s'est invitée de manière précoce la semaine dernière. Quelles sont les tendances pour le mois de décembre ? Les flocons peuvent-ils de nouveau se montrer en plaine d'ici Noël ? Éléments de réponse

 

Quelles tendances pour le mois de décembre ?

Températures

Selon le modèle américain, les températures du mois de décembre se situeraient globalement au dessus des normales de saison sur la France. Il semblerait que l'excédent thermique par rapport aux moyennes d'un mois de décembre classique soit plus net sur les régions du nord tandis qu'il serait modeste au sud, où le mois serait plus ou moins de saison. Cette tendance évoque donc un mois de décembre relativement doux, sans excédent majeur, pouvant donc laisser passer le froid de manière épisodique.

Anomalies thermiques hebdomadaires envisagées en décembre 2024 - modèle américain via tropicaltidbits.com

 

 

Le modèle européen, quant à lui, est un peu moins doux. S'il envisagé une première semaine douce dans la moitié sud, celle du 9 au 15 décembre serait neutre. Un petit excédent thermique reviendrait durant la semaine du 16 ai 22 décembre puis les températures retrouveraient des niveaux dans les normales durant la semaine de Noël. Avec pareil scénario, le froid pourrait donc se manifester de manière épisodique et la période des fêtes ne sera pas à l'abri.

Anomalies thermiques hebdomadaires envisagées en décembre 2024 - modèle européen via ECMWF

 

 

Précipitations

Pour qu'il puisse neiger, il faut évidemment de l'instabilité. Selon le modèle américain, ce mois de décembre 2024 pourrait afficher une pluviométrie assez classique en France. La semaine du 9 au 15 décembre serait plutôt calme mais la deuxième partie du mois, incluant la période des fêtes, pourrait s'avérer assez humide, surtout sur la partie nord de l'hexagone. De quoi autoriser de la neige ?...

Anomalies pluviométriques hebdomadaires envisagées en décembre 2024 - modèle américain via tropicaltidbits.com

 

 

Le modèle européen propose un début de mois de décembre humide aux abords du golfe du Lion mais sec au nord. Puis, la semaine du 9 au 15 décembre serait globalement calme, validant l'option de son homologue américain. En revanche, il ne dégage aucune tendance franche pour la deuxième moitié du mois de décembre, ce qui laisserait ouvert le champ des possibles.

Anomalies pluviométriques hebdomadaires envisagées en décembre 2024 - modèle européen via ECMWF

 

 

Neige : phénomène impossible à prévoir à plusieurs semaines

 

Il est primordial de rappeler qu'il est impossible de prévoir un épisode de neige en plaine à plus de quelques jours d'échéance. La raison est simple : la neige est généralement un phénomène local et qui dure rarement dans le temps. Or, les tendances à plusieurs semaines sont des tendances à grande échelle, lissant les moyennes et masquant les épiphénomènes. Le meilleur exemple est l'épisode de neige du jeudi 21 novembre dernier entre la Normandie et l'Alsace. Il est intervenu dans un mois globalement plus doux que la normale, affichant un écart de +0,8°C au 25 novembre. Preuve qu'une moyenne plus douce n'empêche pas quelques jours froids et potentiellement neigeux.

Écart à la normale des températures moyennes en France du 1er au 25 novembre 2024 - via infoclimat.fr

 

 

De même que pour les températures, les tendances à long terme ne permettent pas de révéler un bref épisode perturbé. Ce mois de novembre 2024 terminera probablement avec un déficit pluviométrique en France, particulièrement lié à la première quinzaine très anticyclonique. Pour autant, cela n'a pas empêché l'agitation de s'inviter au cours des derniers jours et à la neige de tomber en plaine jeudi 21 novembre dernier. Preuve qu'un mois plus sec que la normale peut lui aussi être le théâtre d'un ou plusieurs épisodes de neige.

Écart à la normale de la pluviométrie en première quinzaine de novembre 2024 - via JMA

 

 

Noël blanc : un fait de plus en plus rare

Il faut remonter 13 ans en arrière pour retrouver un Noël blanc en plaine en France. Ce dernier avait mis un point d'orgue à un mois de décembre 2010 particulièrement hivernal. Dans la moitié nord, une succession d'épisodes neigeux avaient rythmé le mois. L'un d'eux survient le vendredi 24 décembre 2010 pour le Réveillon. Le nord-est de la France est le plus touché, notamment l'Alsace et la Lorraine où les chutes de neige se prolongent tout au long de la nuit de Noël. Le 25 décembre 2010, la couche de neige est souvent de 20 à 40 cm en plaine sur ces régions, où cela faisait 40 ans qu'on avait plus vu un Noël aussi enneigé ! La station de Strasbourg mesure officiellement 26 cm le matin de Noël !

26 cm de neige officiellement relevés à Strasbourg le 25 décembre 2010 - via infoclimat.fr

 

 

Cela fait maintenant près de 14 ans que la France n'a plus vécu de Noël blanc en plaine. Avec le réchauffement, les probabilités de voir un manteau blanc recouvrir les plaines le 25 décembre sont de plus en plus faibles, y compris dans l'est de l'hexagone. Par exemple, Besançon n'a connu que 2 Noëls blancs depuis 1991 (en 2001 et 2010), soit seulement deux occurrences en 32 ans ! Cela arrivait plus fréquemment par le passé. Par exemple, si l'on prend une même période de 32 ans entre 1949 et 1981, il y avait eu 6 Noëls blancs à Besançon.

Noëls blancs à Besançon depuis 1949 - Météo France

 

Si l'occurrence de Noël blanc ne fait que baisser compte tenu du réchauffement global, ces données montrent aussi qu'un Noël les pieds dans la neige n'a jamais été une norme en France. Il y a toujours eu plus de Noëls sans neige que de Noëls avec en région de plaine.

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/de-nouvelles-chutes-de-neige-sont-elles-possibles-d-ici-noel
<![CDATA[Dépression Bert : tempête, épisode cévenol et très grande douceur pour ces 24 et 25 novembre 2024]]>
Enroulement autour de la dépression Bert près des Iles Britanniques - 23 novembre 2024 - Satellite Aqua - NASA

 

Après le passage de la tempête Caetano ayant notamment provoqué de fortes rafales de vent mais aussi des chutes de neige jusqu'en plaine ce 21 novembre (>>), c'est au tour de la dépression BERT de faire parler d'elle en ce week-end. Cette dépression, incroyablement creuse (moins de 940hPa en son centre ce samedi) circule actuellement aux abords des Iles Britanniques, provoquant d'importantes intempéries sur l'Irlande et le Royaume-Uni. Mais cette dépression est également responsable de plusieurs phénomènes sur notre pays, principalement pour les deux journées du dimanche 24 et du lundi 25 novembre.

 

En effet, à l'avant de cette dépression, c'est un très vigoureux flux de Sud à Sud-Ouest qui s'est brusquement mis en place ce week-end avec à la clé : douceur (voire chaleur), vents violents mais aussi un futur épisode cévenol...


Synoptique générale - lundi 25 novembre 2024 - ECMWF

 

La masse d'air à 850 hPa atteint même des records pour cette période de l'année...

 

Et cette situation ressemble un peu à celle du 25 novembre 2006 (date de référence pour les records de douceur durant la dernière décade de novembre).

 

 

Vigilance aux vents violents

Le premier phénomène est en effet au niveau des vents, qui se sont sensiblement accélérés ce dimanche. Entre ces journées de dimanche et de lundi, de violentes rafales de vents sont notamment attendues en deux secteurs :

  • Sur l'Ouest de la chaine Pyrénéenne avec des rafales pouvant atteindre voire dépasser les 100km/h par déferlement dans les vallée et le piémont, et même très localement plus de 150km/h sur les crêtes et cimes les plus exposées;
  • Dans le Massif-Central mais également en région Lyonnaise et Stéphanoise avec là également des rafales pouvant atteindre les 100km/h, et bien plus sur les sommets exposés (110 à 130km/h).

De fortes rafales sont également attendues en cette journée de dimanche sur le nord de la Bretagne ainsi que sur la Manche, avec des rafales pouvant atteindre les 100km/h (voire localement plus sur les caps).


Dépression Bert - rafales maximales prévues les 24 et 25 novembre 2024 - Météo-Villes

 

Preuve des rafales très importantes possibles en montagne, une rafale de 189km/h a été atteinte sur la station d'Iraty (Pyrénées-Atlantiques) à 1427m d'altitude ce dimanche. Même si cette station est particulièrement exposée aux violentes rafales de vent en flux de Sud, cette valeur reste assez remarquable.

 

Pour cette raison, un total de 7 départements sont places en vigilance orange pour ces deux jours :

  • Dimanche 24 novembre : Pyrénées-Atlantiques
  • Lundi 25 novembre : Loire, Haute-Loire, Rhône, Puy-de-Dôme, Allier, Saône-et-Loire


Vigilance météorologique pour les 24 et 25 novembre 2024 - Météo-France

 

Retour de la douceur voire de la chaleur

Le second phénomène lié à cette dépression demeure celui de la spectaculaire envolée des températures... A la faveur de ce flux de Sud, c'est une masse d'air anormalement douce qui a envahi l'intégralité du pays de manière brutale (10 à 15°C de hausse en l'espace de 48 heures sur la plupart des régions).

 

Ce dimanche après-midi, les températures sont quasiment partout supérieures à 15°C, approchant même la barre des 20°C sur le nord de la Bretagne ou même dans le Pas-de-Calais. Plus impressionnant encore, le seuil de chaleur (25°C) est franchi au pied des Pyrénées par effet de foehn (25.9°C à Pau).


Températures maximales du dimanche 24 novembre 2024 (à 14h) - Météo-Villes

 

Une valeur exceptionnelle de 28.1°C a d'ailleurs été mesurée sur la station de Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques), soit des températures digne du plein été alors que nous sommes à quelques jours seulement du mois de décembre !

 

Tout aussi remarquable, cette douceur va persister même au cœur de la nuit. A la faveur de ce vent incroyablement doux, les températures resteront aux alentours des 21 à 23°C tout le long de la nuit du dimanche au lundi sur les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées... avant une baisse soudaine pour l'après-midi lors de l'arrivée d'un front pluvieux d'origine océanique.


Températures prévues ce lundi 25 novembre au matin (06h) - Modèle Arome via Météociel

 

Un épisode cévenol à attendre jusqu'à lundi soir

Troisième phénomène classique lors d'un flux de Sud... l'initiation d'un épisode pluvieux cévenol. Les premières pluies initiées ce dimanche sur la barrière cévenole vont se poursuivre tout en se renforçant au cours de la journée de lundi. A l'approche du front froid océanique, les intensités pourraient être temporairement importantes en fin d'après-midi et soirée sur les Cévennes Gardoises et Ardéchoises (loc. 30 à 40mm en une heure).

 

Au total d'ici demain soir (soit en moins de 48 heures), les cumuls devraient être compris entre 150 et 200mm sur ces Cévennes, avec des pointes non exclues autour des 250mm. Le piémont et les plaines seront bien moins lotis, avec des cumuls qui seront le plus souvent inférieurs à 50mm en Ardèche et dans le Gard.


Épisode cévenol - cumul des précipitations jusqu'en soirée du lundi 25 novembre 2024 - Modèle Arome via Meteociel

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https://www.meteo-paris.com/actualites/depression-bert-tempete-episode-cevenol-et-tres-grande-douceur-pour-ces-24-et-25-novembre-2024
<![CDATA[Neige précoce en novembre : l'annonce d'un hiver froid ?]]>
30cm de neige dans le sud des Yvelines - 21 novembre 2024 – Twitter @PierreHuat

 

Ce 21 novembre, le passage de la dépression Caetano a provoqué un important conflit de masse d'air aboutissant à des chutes de neige en plaine depuis la Normandie jusqu'au Grand-Est, en passant par le bassin Parisien ou encore la Bourgogne. Jusqu'à 4 centimètres de neige ont été relevés à Paris-Montsouris, soit la couche au sol la plus importante en novembre sur la capitale depuis 1968. Mais dans certaines régions, il est tombé de 20 à 30cm notamment sur les plateaux Normands, dans le sud des Yvelines ou encore sur l'Alsace.

 

Deux questions peuvent désormais se poser :

  • ces chutes de neige en novembre sont-elles rares en France ?
  • des chutes de neige précoces augurent-elles un prochain hiver rude et froid ?

Pour y répondre, nous allons analyser plusieurs occurrences (liste non exhaustive) d'épisodes neigeux en plaine en France en novembre, et regarder le bilan climatique de l'hiver ayant suivi.

 

14 novembre 2019 : important épisode neigeux dans le Centre-Est et en vallée du Rhône

Le 14 novembre 2019, de fortes chutes de neige se produisent jusqu'en plaine le long du Rhône, notamment entre Valence, Lyon et Romans-sur-Isère.

On relève 11cm à Saint-Etienne, 15cm à Valence et à Lyon-St-Exupéry, 21cm à Grenoble-St-Geoirs et même entre plus de 30cm à moins de 600m d'altitude en Isère, au col de Rossatière. Ces chutes de neige provoquent d'importantes coupures d'électricité sur ces régions (plus de 330 000 foyers privés d'électricité au plus fort de la tempête). Le lendemain, le 15 novembre, d'autres chutes de neige consécutives à la remontée de l'épisode neigeux Rhodanien ont été observées principalement en Région Parisienne, déposant dans le meilleur des cas 2 à 3cm de neige.

Image d'illustration pour Retour en force de la neige en France
Chute de neige sur l'A7 près de Valence le 14 novembre 2019 - Viewsurf

 

07 novembre 2016 : chutes de neige très précoces en région Parisienne

Le 7 novembre 2016, de faibles chutes de neige sont tombés sur Paris et, plus remarquable, la neige a tenu au sol et formé une couche de quelques centimètres sur le Sud de l'Ile de France entre Essonne et Seine-et-Marne. Si la couche est restée très mince, le caractère remarquable demeure la date : 7 novembre, il s'agit encore de la chute de neige la plus précoce dans la région Parisienne depuis 1980.

Image d'illustration pour Neige à Paris et en Ile-de-France la plus précoce depuis 1980Image d'illustration pour Neige à Paris et en Ile-de-France la plus précoce depuis 1980
Neige à Montreuil (Guillaume Armany) et Fontainebleau (Bon Brute Truand) - 7 novembre 2016

 

Seconde moitié de novembre 2013 - des chutes de neige jusqu'en Provence ! 

La seconde partie du mois de novembre 2013 fut particulièrement froide et perturbée. Des chutes de neige abondantes et collantes sont relevés sur le Centre-Est de la France avec jusqu'à 40cm à Saint-Etienne, 20cm à Lyon et plus de 60cm sur les hauteurs du Pilat. En fin de journée, les chutes de neige se propagent jusqu'au Centre et au Nord-Est. Le 27 novembre, une seconde coulée froide touche les régions de l'Est et subit un regain d'instabilité en arrivant sur la Méditerranée, provoquant des chutes de neige jusqu'en Camargue avec des sols blanchis à Arles ou aux Saintes-Maries-de-la-Mer et jusqu'à 3-5cm près de Miramas.


Les arènes d'Arles sous la neige du 27 novembre 2013 - Météo-Villes

 

Du 25 au 28 novembre 2010 : abondantes chutes de neige sur de nombreuses régions

Dès le 25 novembre 2010, de l'air froid d'origine sibérienne déferlait sur la France. En venant buter sur une dépression sur l'Atlantique, ce froid se chargeait d'humidité et provoquait d'importantes intempéries hivernales, notamment sur le nord du pays.

 

Le 25 novembre, des chutes de neige se produisent entre la Touraine et la Lorraine, puis se généralisent à toutes les régions du Nord, dont l'Ile-de-France. Le lendemain 26 novembre, ces chutes de neige glissent vers Rhône-Alpes d'une part (notamment Lyon, Annecy, Chambéry, Grenoble), avant de s'étendre sur toutes les régions allant du Périgord à la Bourgogne en passant par le Massif-Central.

Le 27 novembre, de fortes averses de neige ont lieu dans la soirée du 27 vers Dunkerque où il tombe 10 cm. Enfin le 28, une zone de neige se forme sur les Pays de la Loire et prend de l’ampleur en se dirigeant vers l’Orléannais puis le sud de l’IDF et de la Champagne. Il tombe 15 à 20 cm de neige collante près d’Orléans (un record depuis la 2eme guerre mondiale) et 2 à 8 cm de neige sur le sud du 91 et surtout du 77.

Image d'illustration pour Vague de froid et neige précoces fin novembre 2010
20 cm de neige sur Orléans le 28 novembre 2010 au soir - Robin Richard

 

Du 22 au 26 novembre 2005 - agitation neigeuse sur la plupart de la France

Durant cinq jours à la fin novembre 2005, des chutes de neige sont constatées dans de nombreuses régions de plaine, au nord comme au Sud. Le 22 novembre 2005, de fortes chutes de neige ont lieu au-dessus de 500 m sur le sud de la Corse. Le 23 novembre, il neige à l’intérieur du département des Bouches-du-Rhône et sur une partie du Var. Dans la nuit du 24 au 25 novembre 2005, une perturbation très active, accompagnée de neige dans l’est, traverse toute la France. Il tombe 10 à 15 cm sur la Lorraine, la Franche Comté, Bourgogne et région Rhône-Alpes (15 à 20 cm à Grenoble). D’autres chutes de neige ont lieu à l’arrière, le 25 novembre, sur la Bretagne et la Normandie (parfois 10 à 15 cm). Une averse de neige sur Paris dans la journée.


Dans la nuit du 25 au 26 novembre 2005, la Vendée est touchée par une neige lourde qui provoque des dégâts (15 à 30 centimètres, 17000 foyers privés d’électricité ) alors que zone de neige descend de la mer du nord pour envahir le Nord Pas de Calais (15 cm à Maubeuge) puis les départements au nord de la Seine et l’Ile de France. Dans la matinée du 26 novembre 2005, il tombe environ 3cm à Paris et sa région. Il pleut sur les côtes où l’on observe un redoux. Par la suite, la neige tombe plutôt dans l’est.

Cliché pris à Mouilleron-le-CaptifCliché pris à Saint-Gilles-Croix-de-Vie
Chutes de neige en Vendée le 26 novembre 2005 à Mouilleron-le-Captif et Saint-Gilles-Croix-de-Vie - climat-vendee.fr

 

20 et 21 novembre 1999 : tempête de neige en Provence et vallée du Rhône

Le matin du samedi 20 novembre 1999, les automobilistes empruntant l’autoroute A7 s'apprêtaient à vivre des heures éprouvantes. La neige observée sur les Baronnies s'étendit rapidement vers la vallée du Rhône et le Vivarais. Plus globalement, toute la moyenne Vallée du Rhône et l'Ouest de la Provence subirent un évènement neigeux majeur et particulièrement précoce. On mesure 60cm à Montélimar, 35cm à Malaucène, 30cm à Valréas, Roquevaire, 23cm à Orange et 15cm à Aix-en-Provence. Cette neige très lourde provoque de très importants dégâts. Des milliers d’automobilistes finissent alors par être piégés sur l’autoroute A7, entre Valence et Montélimar.

Image d'illustration pour Neige entre Vallée du Rhône et Provence en novembre 1999
Belcodène (13) sous la neige - 20 / 21 novembre 1999 - Belcodène

 

Fin novembre 1993 : vague de froid et pluies verglaçantes

En 1993, une vague de froid très hâtive s'installe avec des gelées se généralisant dés le 18 novembre. Ces gelées s'accentuent pour atteindre –10 à –12º dans le Centre et le Nord-Est entre le 22 et le 24 novembre (-12º à Clermont-Ferrand et Nevers, -11º à Vichy, -10º à Belfort).

Quelques flocons de neige sont dès lors constatés partir du 21 novembre sur la moitié Nord (dont à Paris lors de la journée du 25 novembre), puis des pluies verglaçantes sur le Lyonnais le 24 novembre. Le 30 novembre, un redoux généralisé est accompagné de pluies verglaçantes, les routes finissant par être transformées en véritables patinoires sur le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, l’Ile de France et le Centre. Le 1er décembre, 2 à 8cm de neige sont observées dans le quart Nord-Est.

Image d'illustration pour Les chutes de neige de la fin du mois de novembre sont-elles exceptionnelles ?Image d'illustration pour Les chutes de neige de la fin du mois de novembre sont-elles exceptionnelles ?
Paris sous la neige le 25 novembre 1993 & épisode de pluies verglaçantes en Ile-de-France le 30 novembre 1993

 

 

Novembre 1985 : mois de novembre le plus froid jamais mesuré

A ce jour, le mois de novembre 1985 est le mois de novembre le plus froid dans les annales (indicateur thermique national de 5.4°C, soit 1.5°C sous les moyennes 1991-2020). Pratiquement aucune région n'est épargnée par la neige. Quelques records de froid sont battus dès fin octobre avec la persistance du brouillard. 

Le 24 novembre, on relève 15 cm à Cherbourg, 12 cm à Strasbourg, 6 cm à Poitiers, ou encore un léger saupoudrage à Carcassonne et à Bordeaux. On relève jusqu'à -14.5°C à Lus-la-Croix-Haute (26) le 27 novembre. - la neige apparaît un peu partout et les gelées sont quasiment permanentes, sauf sur le littoral. On relève également niveau températures jusqu'à -11° à Dijon, le 27 novembre et -13° au Puy-en-Velay.

 

Début novembre 1980 - records de froid et neige historiquement précoce

Une masse d'air polaire envahit la France durant une dizaine de jours au début du mois de novembre 1980 si bien qu'on retrouve des gelées sur presque toute la France dès le 2 novembre. Le 4, on relève jusqu'à -8°C à Nevers et certains secteurs observent une journée dégel. Le même jour, on observe de la neige jusqu'à Carcassonne (3cm), l'une des chutes les plus précoces jamais observées sur le secteur. Le 5  puis le 6 novembre, la neige s'étend à tout l'Ouest, le Sud-Ouest du pays et même près de la Méditerranée, avec jusqu'à 50cm à Aubenas et Privas (Ardèche), 40cm à Millau, 30cm à Clermont-Ferrand, 20cm à Issoire, 15cm à Nantes et Brest, 10cm à Tours, 6cm à Perpignan 4cm à Rennes...


Hauteur maximale de neige relevée le 6 novembre 1980 en France
- Météo-France

 

3 novembre 1966 : un lendemain de Toussaint sous la neige dans la moitié Nord

Le 3 novembre 1966 (au lendemain de la Toussaint), alors que Florence subit les pires inondations du siècle, des chutes de neige d'une précocité record se produisent en France. Ces chutes de neige assez marquées touchent la Champagne, l'Ile-de-France, le Centre, les Pays de la Loire et le Poitou-Charentes (où le phénomène ne s'était pas produit à pareille époque depuis 1921).

 

L'on mesure 4 à 5cm à Paris et jusqu'à 10cm à Poitiers. Le paysage est féerique car la neige recouvre des arbres encore en feuilles (alors qu'habituellement, elle attend leur chute). A Paris, 70 000 banlieusards sont bloqués sur les quais de la gare du Nord car la neige engendre de gros problèmes dans les postes d'aiguillage jusqu'à St-Denis. Dans les Pyrénées, des stations de ski ouvrent prématurément comme La Mongie, St-Lary ou Bagnères. A presque un an des jeux olympiques d'hiver de Grenoble, les Français ont un engouement particulier pour la montagne.

On relève le 4 novembre au matin : 1cm à Strasbourg, Saint-Dizier et Angouleme, 2cm à Mulhouse, 3cm à Chartres, Bourges, Poitiers, Colmar et Belfort, 4cm à Orly et Auxerre, 5cm au Bourget, 6cm à Orléans, 7cm à Tours et Grenoble.


Neige dans Paris le 3 novembre 1966


 

 

Occurrence de neige en novembre : aucun signe sur les conditions météo à venir pour l'hiver

Nous venons donc de voir que ces chutes de neige en novembre ne sont pas rares, surtout passé le milieu de mois.
Reprenons ces 10 exemples de neige et de froid observés en novembre, et regardons désormais les conditions qui ont été observées durant l'hiver météorologique qui a suivi (décembre-janvier-février).

 

Sur ces 10 exemples, nous avons observés :

  • Trois hivers froids (1980-1981, 1985-1986 ou encore 2005-2006 avec une anomalie proche de -2°C sur l'ensemble de l'hiver);
  • Un hiver frais (2010-2011 avec une anomalie de -0.7°C);
  • Trois hivers proches des moyennes de saison (1966-1967, 1999-2000 ou encore 2016-2017, dont l'anomalie était inférieure à 0.5°C, voire même parfaitement dans les normes de saison);
  • Un hiver doux (hiver 1993-1994 avec +0.9°C)
  • Deux hivers très doux (2013-2014 avec +1.5°C, et même très récemment l'hiver 2019-2020 avec +2.3°C).

 

Malgré des chutes de neige abondantes le 14 novembre 2019 dans le Centre-Est, l'hiver 2019-2020 ayant suivi est toujours à ce jour l'hiver le plus doux jamais enregistré en France (+2.3°C). A contrario, les chutes de neige très précoces observées en novembre 1980 ont bien précédé un hiver 1980-1981 rude et froid en France (-1.9°C).

 

Le constat est donc clair : les chutes de neige précoces en novembre ne permettent en aucun cas d'envisager les conditions météorologiques qui pourraient nous attendre lors du prochain hiver. Chaud, froid, dans les moyennes... tout reste possible !


Bilan climatique des hivers ayant suivi des chutes de neige précoce en novembre - Météo-Villes

 

Quelles tendances pour la fin novembre et l'hiver prochain ?

Si ces chutes de neige ne donneront jamais aucune indication sur les conditions futures, nous pouvons toutefois analyser les modèles à moyen terme et long terme pour  émettre une première tendance sur l'hiver prochain.

 

D'ores et déjà, le bref coup de froid neigeux que nous venons de vivre sera très rapidement de l'histoire ancienne. En effet, dès ce dimanche, un vigoureux flux de Sud (lié à la tempête Bert présente sur les Iles Britanniques) va apporter un redoux remarquable sur nos régions (par endroit plus de 10°C de hausse en 24 heures, et même localement des records de douceur à attendre ce 24 novembre).

 

Cette douceur va s'installer dans la durée, puisque c'est toute cette fin du mois de novembre qui sera sous le signe de températures bien au-dessus des moyennes de saison. Les derniers modèles envisagent des températures 3 à 5°C au-dessus de ces niveaux habituellement observés à la fin novembre, et il ne sera pas rare d'approcher voire de dépasser les 20°C en cours de semaine dans le Sud-Ouest et au pied des Pyrénées !


Anomalie de température prévue - du 23 au 29 novembre 2024 - Karsten Haustein

 

Et cette tendance douce pourrait même perdurer au cours de l'hiver. Si les prévisions saisonnières ne permettent pas de mettre en évidence des séquences courtes potentiellement fraîches voire froides, la tendance globale serait celle d'une douceur généralisée à la totalité de l'Europe. En effet, la probabilité d'observer un hiver au-dessus des normales est supérieure à 50% selon plusieurs modèles.

Des chutes de neige en ce mois de novembre 2024 avant un hiver rude ? Il y a donc de fortes chances que cela tout l'inverse... Bien évidemment, la fiabilité des tendances saisonnières reste encore limitée, et ceci sera à confirmer !


Tendance climatique pour l'hiver 2024-2025 en Europe - International Climate Institute / Columbia Climate School

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https://www.meteo-paris.com/actualites/neige-precoce-en-novembre-l-annonce-d-un-hiver-froid
<![CDATA[Bilan de l'épisode neigeux et de la tempête Caetano des 21 et 22 novembre]]> La dépression Caetano a engendré un temps particulièrement agité sur la France en journée du 21 novembre, entre épisode neigeux parfois exceptionnel pour la période sur le Nord du pays et rafales de vent puissantes sur la côte Atlantique.

 

Chutes de neige notables sur une partie du Nord de la France

Au passage du creux dépressionnaire, un important conflit de masse d'air s'est mis en place sur la France entre air doux remontant sur une partie du Sud du pays et air froid persistant plus au Nord. Au niveau de cette zone de conflit, un front neigeux marqué a concerné les régions allant du Bocage normand à l'Alsace en passant par l'Île-de-France, le Nord de la région Centre et la Bourgogne.

 

Les chutes de neige ont débuté dès le début de journée sur le Nord-Ouest du pays, concernant particulièrement le département de la Manche où la neige fut observée jusque sur les plages.

Neige en début de journée du 21 novembre 2024 à Hauteville-sur-Mer (50) – Via Skaping

 

C'est notamment dans l'intérieur des terres que les quantités de neige les plus notables ont été observées sur ce département dans la matinée, dépassant parfois les 10cm sur le Sud de la Manche avant la mi-journée.

Couche de neige notable dans l'intérieur de la Manche en fin de matinée du 21 novembre 2024 – Webcam de Montpinchon (50) via Skaping

 

Par la suite, les chutes de neige les plus fortes se sont décalées vers l'Est/Sud-Est, concernant notamment la Normandie, le Perche, ainsi que le Nord et l'Ouest de l'Île-de-France en seconde partie de journée et persistant jusqu'au soir.

Neige au Havre en début d'après-midi du 21 novembre 2024 – Via Twitter @ramos_officiel

 

C'est sur ces secteurs, notamment entre la Seine-Maritime, l'Eure, l'Orne, le Val d'Oise et les Yvelines que les cumuls de neige les plus conséquents ont été observés entre l'après-midi et la fin de journée, dépassant parfois les 10/15cm sur les premières hauteurs, parfois plus de 20 voire 30cm sur les secteurs les plus exposés.

Plus de 25cm de neige à Bois-Jerome-Saint-Ouen (27) en fin de journée du 21 novembre 2024 – Photo : bjso27 via les Forums d'Infoclimat

 

Près de 30cm de neige à l'Hautil/Triel-sur-Seine (78) en fin de journée du 21 novembre 2024 – Via Twitter @PierreHuat

 

Les cumuls se sont toutefois montrés très hétérogènes en fonction des secteurs, bien plus faibles aux altitudes les plus basses et dans les grandes agglomérations mais parfois records aussi tôt dans la saison dès les premières hauteurs. À Paris par exemple, si la neige est tombée une bonne partie de la journée, sa tenue fut plus difficile, se cantonnant aux surfaces froides et aux hauteurs alors qu'il est tombé parfois plus de 20 voire 30cm quelques kilomètres plus au Nord.

Saupoudrage de neige à Montmartre mais 30cm de neige dans la forêt de Montmorency dans l'après-midi du 21 novembre 2024 – Photos : Mathieu Milot et Alain Martin

 

On a tout de même pu relever 4cm de neige au parc Montsouris durant cette journée, soit l'épaisseur de neige la plus importante en novembre sur la capitale depuis le 17 novembre 1968.

Épaisseurs de neige maximales en novembre à Montsouris depuis 1960 - Graphique : G. Jauseau

 

Dans l'après-midi et en soirée, les chutes de neige se sont décalées vers le Sud-Est, concernant le Nord de la région Centre, la Bourgogne et atteignant l'Alsace en fin de journée. Là encore, celles-ci se sont montrées parfois conséquentes, notamment dès les premières hauteurs où on a parfois pu dépasser les 10/15cm, en général 1 et 5cm aux altitudes les plus basses.

Neige à Dijon en fin de journée du 21 novembre 2024 – Via Twitter @bleubourgogne

 

En soirée et nuit suivante, c'est notamment entre les abords du Jura et le Sud de l'Alsace que les chutes de neige les plus importantes ont été observées, donnant parfois plus de 10/20cm dès 150/200m d'altitude, sensiblement moins en-dessous et parfois près de 30cm sur les reliefs du Sud des Vosges et du Jura.

Réveil enneigé au matin du 22 novembre 2024 à Mulhouse – Via Skaping

 

Outre des paysages très hivernaux, ces chutes de neige ont également engendré des difficultés de circulation parfois très importantes sur les secteurs les plus touchés. Sur l'A36 près de Montbéliard (25) par exemple, plus de 2500 véhicules se sont retrouvés bloqués toute la nuit en raison de routes devenues impraticables.

Des centaines de véhicules bloqués sur l'A36 en fin de nuit du 21 au 22 novembre 2024 – Via Viewsurf

 

De nombreux accidents ont également été signalés sur les régions les plus touchées, les routes s'étant retrouvées périlleuses en raison des chutes de neige de la journée.



Accident sur l'A6b en près de Chevilly-Larue (94) en fin de journée du 21 novembre - Via Twitter @info_Paris_IDF

 

Les chutes de neige les plus importantes se sont ensuite évacuées même si des averses de neige persistaient encore sur le Nord-Ouest de la France ce matin du 22 novembre, déposant parfois quelques centimètres supplémentaires dans l'intérieur des terres sous les plus fortes intensités.

Neige à Versailles en matinée du 22 novembre 2024 – Vidéo : Nuii TL

 

Les conditions de circulations restaient difficiles en ce début de journée et 200 000 foyers étaient encore privés d'électricité sur le Nord du pays.

 

Cet épisode s'est avéré localement exceptionnel pour la période avec des cumuls de neige parfois records sur une partie du Nord et du Nord-Ouest de la France, il est en effet très rare d'observer plus de 20 voire 30cm de neige en novembre, même sur la Nord du pays.

Cumuls de neige lors de l'épisode du 21 novembre 2024 – Fond de carte : meteo60.fr

 

Néanmoins, cette neige va rapidement fondre durant le week-end, un important redoux étant attendu entre cette fin de semaine et le début de semaine prochaine avec la mise en place d'un flux de Sud-Ouest en altitude.



Évolution de la couche de neige sur la France entre le 22 et le 24 novembre 2024 – ICON-EU via meteociel.fr

 

Puissantes rafales de vent au passage de la tempête Caetano :

En marge de cet épisode neigeux exceptionnel, la tempête Caetano a engendré de puissantes rafales de vent entre le Sud de la Bretagne, le Nord de l'Aquitaine et les reliefs du Massif Central et des Alpes puis du côté de la Corse .

 

Des dizaines de records mensuels voire et deux records absolus ont été enregistrés sur la moitié Sud. On a par exemple pu relever 156km/h à Belle-Ile (56), un nouveau record mensuel devant les 152km/h du 2 novembre 2023, 131km/h à Marcenat (15), un record absolu pour cette station devant les 129km/h du 13 février 2016 ou encore 121km/h à la Rochelle (17), là aussi un record mensuel.

 

Rafales de vent enregistrées au passage de la tempête Caetano les 21 et 22 novembre 2024 – Météo-Villes

 

Ces puissantes rafales de vent ont également engendré des dégâts, notamment des chutes d'arbres entre la côte Atlantique et le Massif Central, privant parfois certains secteurs d'électricité durant plusieurs heures.

Chute d'arbre à Nantes suite aux violentes rafales lors du passage de la tempête Caetano – Photographie : Lydie De Nantes

 

 

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https://www.meteo-paris.com/actualites/bilan-de-l-episode-neigeux-et-de-la-tempete-caetano-des-21-et-22-novembre